Les Griffes de la nuit par Ni Mon

Véritable chef d'oeuvre du film d'horreur qui a permis l'installation au box-office d'une série de films jouissifs, Les Griffes de la Nuit marque l'arrivée de Wes Craven dans un genre qui lui était plus ou moins inconnu: le fantastique: après une floppée de purs films d'horreur, le bonhomme arrive avec un projet incroyable s'attaquant au pire de la peur.

Ici, aucune échappatoire puisque les héros ne peuvent même plus s'endormir sans se faire tuer. Pire: ils ne peuvent mourir qu'en rêvant, donc en dormant, donc ils doivent s'empêcher de dormir. Et personne ne peut plus rien pour la personne piègée dans son rêve, à l'image de la pauvre Nina truicidée dans son sommeil à côté de son petit copain, impuissant et incrédule. Wes Craven crée donc le croque-mitaine ultime: Freddy Kruger. Celui-ci, loin de la "brute attitude" de Jason Voorhees ou de l'autisme de Michael Myers, est un monstre du second degré, misant sans cesse sur l'humour et le décalage.

En plus de faire un film d'horreur terrifiant, Craven arrive enfin à une mise en scène impeccable, bourrée de références mythologiques (notamment au dieu Hephaïstos)et de plans originaux. L'univers de Freddy est propice à tous les écarts puisque c'est l'univers du rêve (ou plutôt du cauchemar). Ainsi, on est proche de l'univers de Bunuel dans les fantasmagories des pauvres victimes. On retiendra l'apparition d'un Johnny Depp pas encore très talentueux mais très à la mode eighties!Heather Langenkamp, elle, est impeccable. Domage qu'on ne la revoie plus.