Un beau jour de janvier 1986, le festival d'Avoriaz débute et à cette époque l'événement ne passait pas inaperçu (n'est-ce pas Gérardmer). En effet, la presse spécialisée sortait des numéros spéciaux avec un film chroniqué par pages et les émissions télé orientés cinoche faisaient aussi leur numéro « spécial Avoriaz » (une petite pensée pour feu TEMPS X et les frères Bogdanov qui m'ont fait découvrir tant de choses pendant dix ans).


Idem chaque films etaient présenté par une bande annonce ou un extrait bien choisis. Pas de censure à l'époque, les morceaux étaient gore, flippant de quoi mettre l'eau à la bouche à l'amateur de sensations fortes.


Et c'est ainsi qu'âgée de presque 12 ans je tombe sur cette scène culte de LA REVANCHE DE FREDDY où le croquemitaine sort du corps de l'ado de service. Scotché, estomaqué je n'avais jamais vu ça de ma toute jeune vie. Et c'était la toute première fois que je fis connaissance avec Freddy Krueger.


La revanche de Freddy était présentée en compétition au festival d'avoriaz 86 où il sortit bredouille. Il faut dire que c'est un mauvais film malgré ces quelques scènes juteuses. Avoir entre autres Marie Laforêt, Michel Sardou et Thierry Lhermitte comme membre du jury n'a pas vraiment aidé et c'est le mauvais DREAM LOVER d'Allan J Pakula qui rafla le grand prix.

J'avais déjà entendu parler des GRIFFES DE LA NUIT par Bruno Coquard, mon pote et voisin de jeunesse. Un gars sympathique, tache de rousseur, éternelle coupe au bol, cinéphage, il allait souvent au ciné voir les gros films du moment et s'empressait de nous les raconter. C'est d'ailleurs lui qui me fit découvrir le magazine Mad Movies dont je deviendrais un fidèle lecteur.


Au début il me saoulait avec ces griffes de la nuit ou c'était sa manière de raconter qui n'était pas attrayante. Son film de tueur griffu ne m'enchantait guère et je me souviens qu'on se foutait presque de lui et de son film qui le mis dans tous ces états.


Il me fallu beaucoup de temps pour comprendre que LA REVANCHE DE FREDDY était la suite des GRIFFES DE LA NUIT. Merde, voilà un jugement des plus hâtifs qui me fis ravaler mes paroles. Le film de Wes Craven était devenu ma priorité et il me fallut encore patienter jusque ma période « enfin, un magnétoscope à la maison ».

Le film est un chef-d'œuvre, Bruno Coquard avait raison. Un tueur qui sévit uniquement dans les rêves de ses victimes, en prenant le temps de les effrayer, les torturer, de jouer avec eux avant de les tuer. L'aspect du monstre et bien trouvé, figure brulé, gant de métal aux longues lames de couteaux à chaque extrémités des doigts et le fameux chapeau et pull rayé complètent la panoplie. Wes Craven crée ainsi l'une des figures du cinéma horrifique les plus riches et passionnantes de l'histoire du 7e art qui perdurera jusqu'à nos jours. Ou quand un méchant tueurs d'enfants devient la star adulé des spectateurs et des ados eux-même. Car Freddy est avant tout le cauchemar personnifié et le film montre des séquences oniriques exceptionnelles où réalité et monde du rêve se confondent. Comme toujours la saga Freddy est inégal, avec du chef d'œuvres et du nanard où le personnage sera transformé en clown minable.


Pour moi seul ce premier chapitre ainsi que le troisième se suffisent largement. Le remake de 2010 est ce qu'il est, comme tous les remakes des films des années 80, un véritable purge.


LES GRIFFES DE LA NUIT mérite sa place au panthéon du cinéma, tout simplement car grâce à lui, une icône du cinéma d'épouvante est née.

BOUALEM-13
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Films que je dois posséder en 4K tellement ils sont pleins de bons souvenirs.

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le 8 juin 2022

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BOUALEM-13

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