La croisière s'amuse

Il est étrange d'imaginer que j'ai pu un jour trouver ce film moyen, presque bancal et un peu trop léger pour être honnête. Ce film est en réalité une petite merveille qui gagne à chaque nouvelle vision et je ne saurais trop conseiller une nouvelle tentative à ceux qu'une première n'aurait su convaincre entièrement.

Deux chanteuses de cabaret, la blonde Monroe et la brune Russell partent en croisière. La première, tout à la fois avide et candide ne jure que par les millionnaires et les diamants. La seconde, possédant beaucoup moins d'esprit pratique, laisse ses sens décider pour elle et s'amourache toujours des sans-le-sou jeunes et séduisants.

Le reste n'est qu'une succession de petits bonheurs ravisants. Marilyn est à croquer, confondante de naturel dans ce personnage qui assume avec la plus grande gentillesse du monde, une parfaite immoralité. Jane Russell est toujours très laide et difforme, mais à chaque vision, je lui pardonne un peu plus tellement son personnage est agréable.

Si vous rajoutez à ça, un gamin déjà pervers, un vieillard toujours pervers, et toute une équipe olympique composée de pervers, vous aurez droit à des scènes savoureuses, des dialogues exquis et une foule de moments drôlatiques.

A noter que j'ai rarement vu numéros musicaux et histoires se mêler aussi bien sans jamais se gêner les uns les autres. Les chansons sont toutes à tomber par terre, et encore maintenant, je chante comme un couillon tout seul devant mon écran en remuant le ravissant popotin que je tiens de mes parents tout en rêvant de partir dans ce genre de croisière.