Les Hommes sans peur par inspecteurmorvandieu

La scène d'ouverture est très singulière : Claude Dauphin et Madeleine Sologne font connaissance dans un échange alerte et impertinent au premier étage de la Tour Eiffel en construction, avec l'ouverture de Lohengrin de Wagner en fond sonore. Choix musical qui parait incongru, comme le sont tous les extraits de musique classique que le réalisateur Yvan Noé incorpore dans son récit.

Le sujet est tout à fait anecdotique, illustré par un scénario foutraque et franchement médiocre, qui relate les travaux d'une équipe de scientifiques français sur les rayons (de Röntgen, que celui-ci nommera X), à cause desquels leur santé est gravement en péril. Insignifiant d'un point de vue scientifique ou médical - on n'est même pas dans la vulgarisation, juste dans le babillage- le film semble ne pas avoir d'autres raisons d'être que de participer au culte des grands Français, d'autant plus grands qu'ils poussent loin l'abnégation, volontiers relayé par le cinéma pétainiste. "Les hommes sans peur" dispense des formules pompeuses sur le don soi des hommes de science à l'humanité. C'en est cocasse.

Associé à une intrigue sentimentale puérile en harmonie avec le thème principal, le sujet prend vite des accents mélodramatiques et emphatiques qui confinent au ridicule, lequel culmine dans un dénouement particulièrement simpliste et grossier dans la forme et dans l'esprit. Le film est un nanar et, à ce titre, il vaut d'être vu.