On pensait la grande époque des nanars blockbusters révolue avec les années 90, mais il semble qu'après Green Lantern et ce Les Immortels, Hollywood ait toujours une légère déficience intellectuelle l'empêchant de produire du n'importe quoi, et quand l'on voit Mickey Rourke se promener avec une pince de crabe sur la tête on se demande pourquoi personne n'a tiré plus tôt la sonnette d'alarme. Quoiqu'il en soit, cette bobine est sans conteste le produit honteux de Tarsem Singh, qui s'était pourtant illustré jusque là, non pas parce que ses films étaient des chefs d'oeuvre, mais parce qu'ils avaient une esthétique saisissante, à l'inverse de celui-ci, se renouvelant constamment dans la laideur et le ridicule. Tarsem suit donc le chemin de son pote Zack Snyder, qui a connu la même déconfiture avec son Sucker Punch, et pire encore, il essaie de lui piquer son 300, mais se vautre, livrant l'un des péplums post-2000 les plus soporifiques et mal fichus. On était venu pour voir un film d'action, et en définitive il faudra attendre 80 minutes avant que ça défouraille enfin, et même si cette dernière partie a le mérite de contenter les amateurs de gore qui tâche, on en ressort avec l'impression d'avoir vu un métrage fait par un débile léger et pour des débiles légers.

Bref, Les Immortels est sans conteste l'une des pires choses de 2011 (sinon la pire), et rarement l'on aura vu aussi hideux, crétin, et manquant totalement d'inspiration. Singh avait jusque là réussi à créer des univers uniques, ce qui lui permettait d'y incorporer avec brio sa vision artistique. Néanmoins, la mythologie ne semble pas être son fort, chacune de ses tentatives d'innovation ne faisant que rendre l'ensemble encore plus laid, devant les yeux ébahis d'un spectateur qui ne pourra s'empêcher de rire (le haka en est un bon exemple, curieux mix en les All Blacks et Spartatouille), au mieux, ou au pire, être consterné de voir Thésée et son univers en être réduits à une sorte de clip gay extreme-fetish rappelant des productions comme Preaching to the Perverted. Il recycle jusqu'à l'épuisement The Cell, et comme si ça ne suffisait pas, l'équipe en charge des effets-spéciaux a totalement raté son job, n'enfonçant qu'encore un peu plus l'aspect raté de cette pellicule. Faut dire que quand on a en tête d'affiche Stephen Dorff, l'une des stars d'Alone in The Dark, on a tout de suite des appréhensions, ce qui aura vite été confirmé, bien qu'heureusement Mickey Rourke soit venu relever un peu le niveau, gardant une incroyable conviction malgré le couvre-chef ridicule qui lui a été imposé.
Pour conclure, si la mythologie est votre grande passion, mais surtout les films qui tapent forts, rabattez-vous sur 300 qui reste l'icône imbattable en terme d'esthétique, de mise en scène et d'action. Si en revanche tout cela ne vous intéresse pas et que votre seule envie est de voir un film gay dissimulé, allez-y, on y voit que des gars, ils sont tous épilés et en tenues SM, vous allez vous régaler... si vous ne vous endormez pas.
Mention spéciale pour Mickey Rourke, le seul atome de cette production n'étant pas pourri. Il continue à s'affirmer en tant que méchant, peu importe la façon dont un réalisateur essaie de le ridiculiser, que ça soit avec des dents en métal ou une tête de bouillabaisse. Bravo Mickey.
SlashersHouse
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le 1 mars 2012

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