Flotte avec les loups

Drôle de carrière que celle de Roger Moore qui n'a cessé de se fourrer des étiquettes sur le dos pour chasser la précédente. Celle du Saint d'abord, puis de Brett Sinclair, puis de 007, avant de finir avec celle du spécialiste des films de commandos. Les Loups de haute-mer (qui sera, chose amusante, le titre original du dernier film de commando réalisé par A. McLaglen et interprété par Roger Moore) en est un autre même s'il n'en a pas les moyens (ici le petit commando d'hommes grenouilles n'agira qu'en toute fin de film et sans employer des moyens financiers que la production n'aurait pas pu apporter).

Réalisé par un autre habitué des films de commando (Andrew V. McLaglen s'y spécialisera après avoir joué les prolongations dans des westerns à l'ancienne mettant en scène John Wayne notamment), l'ensemble ne démérite pas. Reposant sur son casting de qualité, il cache comme il le peut son incapacité à monter en épingle un suspense à glacer le sang et une suite de scènes d'action époustouflantes. On est presque proche ici du téléfilm et il faut faire preuve de pas mal d'indulgence pour ne pas s'appesantir sur les nombreux temps faibles d'un film globalement paresseux.

Cependant, comme toujours, Roger Moore permet de passer outre de nombreuses réserves avec son humour pince-sans-rire et Anthony Perkins, en vilain antagoniste, fait le job. Le divertissement apparaît, du coup, plus que passable. On fait bien pire aujourd'hui avec bien plus de moyens.