Les maîtres fou, 25 minutes dont vous vous souviendrez toute votre vie.
Jean Rouch filme un groupe d'individu africain, pendant la colonisation, lors d'un de leur rite où ils deviennent possédé par leurs colonisateurs. Les images sont authentiques. Les jeunes hommes noirs, l'écume aux lèvre, rentrent dans une espèce d'extase sauvage inexpliquée, dévorant un chien à pleine dent ou s'exposant le corps à une torche. L'espace d'une dizaine de minutes, ces hommes que l'ont aperçoit au début et à la fin du film souriant et parfaitement normales, plongent dans une sauvagerie sans nom pendant la cérémonie. C'est ce sursaut qui est intéressant. Jean Rouch ne filme pas des sauvages, mais des hommes ordinaires qui deviennent l'espace d'un instant des sauvages.

Les maîtres fous est en réalité un chef d'oeuvre du film ethnographique. Le film montre des hommes qui, l'espace d'un instant, deviennent les puissants. Ce film dénonce sans tricher, avec authenticité, les travers du colonialisme. A travers la bestialité des personnages du film, c'est notre propre sauvagerie qui est reflétée.
JimAriz
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le 8 avr. 2014

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