Parfois c'est aussi une question de karma...

Je suis allée voir Les Nouveaux Sauvages sans vraiment savoir vers quoi j’allais. J’avais bien lu le synopsis mais il se trouve qu’il est complètement à côté de la plaque. En réalité le film se compose de plusieurs histoires avec des personnages et des situations nouvelles. Toutes ont un commun un thème : la violence.

Ce n’est pas seulement la violence que l’on inflige aux autres, Damián Szifron montre également celle qui est en chacun d’entre nous. Tous nous avons connu des moments de grand énervement, d’accumulation face auxquelles on a des envies de casser un truc. Et ici toutes ces histoires mettent en avant comment un personnage arrive à bout. Comment face à un crétin en voiture, face à l’accumulation du « pas de bol », face à la découverte d’un terrible secret, chaque personnage pètent littéralement un câble. Pour notre plus grand plaisir.
Parce que, comme Alex de la Iglesia, le réalisateur arrive à croiser un thème dur avec beaucoup d’humour. Il met en scène une réalité qui pousse presque à outrance et à un moment donné fait un pas de côté et rend la situation absurde. Il est difficile de prendre un exemple sans spoiler, je ne citerai alors que la scène des deux hommes en voiture et la phrase conclusive de l’histoire.

Szifron ne parle pas seulement de la bestialité de l’homme et de son instinct de survie. Je trouve même qu’il montre la connerie dans certains cas mais passons. Comme l’a très justement fait la personne qui est intervenu après le film, le réalisateur s’inspire très largement de la situation économique, politique et sociale de l’Argentine. Il part de ce contexte nationale et l’inscrit à un niveau individuel. La corruption se trouve ainsi présenter sous les traits d’un père de famille, la crise économique par le retour incessant de l’argent. Argent qui prime même sur la famille ! Le père n’hésite pas à pousser son fils à se dénoncer quand il se rend compte qu’il n’a pas les moyens de payer un avocat pour le défendre. Les distinctions sociales sont aussi flagrantes dans l’histoire des deux chauffards : le plouc dans son tacot VS monsieur costard et son audi. Et pourtant l’un comme l’autre font preuve des mêmes réactions, façons d’agir. Et enfin de façon générale, le poids de la société sur certains individus à l’image de Bombita.

Alors oui c’est un film parfois inégal. Certaines scénettes m’ont peu intéressé mais de façon générale on ne peut que saluer la performance d’un réalisateur qui face à toutes les formes de violences arrive à nous faire rire à gorge déployée. Chapeau l’artiste !
Chavia
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le 17 janv. 2015

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