Ode à la jeunesse

Dans ce nouveau long métrage, Jacques Audiard braque un regard lucide et sans jugement sur les travers et les doutes qui traversent la génération dles 20/35 ans quoi.1h45 de regard critique, mais pas moralisateur sur trois tranches de vies, qui se croisent, se touchent, s'entrechoquent et résument les interrogations d'une génération sur le sexe, l'amour et le travail. A travers ces 3 portraits témoin, Audiard interroge et décortique le jeune d'aujourd'hui, il y a la diplômée en science politique devenue téléconseillère qui ère entre Netflix, les plans-culs et les fêtes trop arrosées. L'étudiant/chercheur en histoire frappé par la désillusion d'une éducation nationale sclérosée, et une ancienne agent immobilier qui tente un nouveau parcours universitaire après ses 30 ans. Sur le papier on peut vite crier au cliché ou à l'intention un peu prétentieuse et réac du film. Heureusement, Audiard film et compose son récit sans jamais juger ses personnages et leurs choix. Il s'intéresse à eux, cherche à les comprendre et à décrypter leurs interrogations. Ce regard neutre et impliqué rend le scénario beaucoup plus digeste que prévu et empêche le récit de tomber dans une réflexion hasardeuse et philosophique sur ce qu'est le jeune d'aujourd'hui, ce qu'il mange, boit et respire ! Le spectateur suit donc instinctivement ce ton, se laisse embarquer dans ces tranches de vies qui triomphent de leurs erreurs et de leurs doutes. Audiard sublime ses personnages par une image en noir et blanc qui accentue la neutralité du film et par une musique électro pétillante composée par Rone. C'est un film intéressant sans être trop intéressé, captivant sans être fascinant, mais qu'il serait quand même dommage de ne pas voir.