Votre interlocuteur n'est pas fan du tout du parler-chanter dans les comédies-musicales, cette technique qui sert avant tout à faire chanter des dialogues souvent banals (du genre "passe moi le sel").
Comme le concept est utilisé dès le départ, le film de Jacques Demy est un peu plus agréable à regarder et à écouter. Même si on pourra regretter certaines chansons ou la post-synchronisation particulièrement visible à l’œil nu (sans compter le fait de savoir que Nino Castelnuovo et Catherine Deneuve ne sont pas les interprètes).
Ce qui marque d'autant plus avec Les parapluies de Cherbourg est le contexte social exploité et la tragédie qui en découle. Les femmes enceintes à marier absolument, le retour des soldats de la Guerre d'Algérie pas si éloigné de ce que montreront des films comme Rambo (Ted Kotcheff, 1982) ou Né un 4 juillet (Oliver Stone, 1989) avec la Guerre du Vietnam.
Puis il y a le couple brisé sublimé par la musique somptueuse de Michel Legrand, le temps d'une scène de départ de train triste à en pleurer à chaudes larmes. Le final rajoute une couche supplémentaire à ce terrible mélodrame.