Foirage intégral, dont le montage a été fait avec le cul & vaudra l’effet d’un viol visuel

Second long-métrage pour Jean-Marc Minéo, après le décevant Bangkok Renaissance (2012), cette fois-ci, il quitte la Thaïlande pour l’Algérie, avec une intrigue totalement foireuse et incompréhensible mais surtout, un casting littéralement WTF.

Dans les rôles principaux, on retrouve l’humoriste des années 80 : Smaïn, aux côtés de la chanteuse pour prépubères : Lorie. Et plus surprenant encore, la présence de l’ex-boxeur Mike Tyson (s’il figure sur l’affiche du film, c’est uniquement pour berner les spectateurs car ce dernier n’apparaît que… roulements de tambours… accrochez-vous bien… 2 putains de minutes montre en main !). Sans oublier dans le rôle-titre, Zakaria Ramdane, qui n’est autre que le producteur du film (tant qu’à faire, quitte financer un film en intégralité, autant s’approprier le premier rôle).

Revenons-en au scénario, complètement tarabiscoté & incompréhensible, Jean-Marc Minéo nous embrouille l’esprit et n’aide en rien à la compréhension de celui-ci. Prise de tête pour comprendre l’intrigue et maux de tête à la fin du film tant on a la désagréable impression que le montage a été fait avec le cul. Comme si le monteur s’était cru sur le tournage d’un clip ou qu’il s’était donné pour mission de tester toutes les options d’Adobe Premiere®. Les séquences sont illisibles, quand certaines sont littéralement à chier (les effets épileptiques auront le don de vous filer la gerbe, amis épileptiques, éloignez-vous !). La bande-son est quant à elle insupportable (mention spéciale aux scènes tournée dans la boite de nuit ou le générique final "Gates of the sun" chantée par Lorie).

Un ratage complet, tant dans le fond que dans la forme, puisque l’on ne peut même pas se rattraper avec ce casting hétéroclite. Entre un Smaïn en roues libres, avec zéro crédibilité et qui débite son texte en accéléré et une Lorie maquillée en mode emo grunge, dans le rôle de l’homme (ou plutôt la gouine) de main de Smaïn (elle a la gâchette facile mais elle ne s’avère pas crédible au volant de son Chevrolet Suburban, sans oublier la séquence mémorable chez le psy, où l’on découvre son trauma d’enfance).

A noter aussi que l’intégralité du film a été doublé en post-synchro à l’issu du tournage (puisque celui-ci a été tourné à la fois en algérien et en français). On se retrouve donc avec un film doublé par les acteurs eux-mêmes, sauf que le doublage c’est un métier et que cela ne s’apprend pas aussi facilement (le résultat est… très limite), sans oublier le plat de résistance, un garagiste (incarné par Ahmed Benaissa) qui a été doublé par Benoît Allemane (voix française de Morgan Feeeman).

Pour résumer ce foirage intégral, récapitulons : doté d’un budget de 4 millions € (dont 400 000 partis dans les poches de Tyson !), Jean-Marc Minéo s’embourbe et perd le spectateur dès le début du film en lui infligeant des violents flashs stroboscopiques et pseudos effets d’obturateurs (tout ça dans le seul et unique but de faire un clin d’œil à Man on Fire (2004), sauf que c’est purement et simplement raté, Tony Scott doit se retourner dans sa tombe). Le résultat vous vaudra au choix, l’effet d’un viol visuel ou une conjonctivite. Ajouter à cela, un nombre record de faux-raccords, la seule & unique course-poursuite en voiture du film, une séquence qui dure… 1 minute montre en main et un final (l’assaut) à n’en plus finir et charcuté au montage de façon à rendre le tout à la fois indigeste et irréaliste (quand on file 400 mille pour un caméo, faut pas s’étonner qu’il ne reste plus rien pour financer le principal). Avec tout ça, comment voulez-vous que le film tienne la route, surtout quand il n’est pas aidé côté casting, avec d’un côté, le Tony Montana du pauvre incarné par un humoriste has-been et de l’autre, une femme fatale campée par une chanteuse pour collégiennes !?

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