vivre ce n'est pas seulement respirer...

C'est ce que Gilou est Cochise vont découvrir au terme de leur mission consistant à récupérer un téléphone portable contenant des données compromettantes. Ils arrivent, tel un vieux couple de chasseurs de primes, dans un paysage désolé, des platitudes sombres sous un ciel plombé. "On a entendu dire que ça allait être la fin du monde" murmure Aurore Broutin réfugiée sous un pont. Tout en effet semble figé dans un temps suspendu avant l'effondrement. Les visages sont fermés, les regards hostiles, les intentions sournoises. Mais d'autres signes apparaissent, venant contredire l'impression de catastrophe imminente. Un geste bienveillant, un sourire, une étreinte éperdue et enfin Jésus qui quand même surgit sur cette longue arête de béton qui crucifie le paysage. L'humanité de Bouli Lanners habite ce film comme les précédents mais d'une manière plus intériorisée, plus subtile. La question du sens de l'existence habite les deux hommes vieillissants confrontés à leur propre finitude. La clé est donné par l'immense Michael Lonsdale, dont chaque pas, chaque regard, chaque parole traduit le poids de cette incarnation tant qu'elle est habitée par le souffle de la vie. Il fait surgir le non moins majestueux Max Von Sidow en passeur d'âmes improvisé. Suzanne Clément, vient apporter sa chaleur au morne paysage qui est traversé par des fulgurances. Finalement le miracle a lieu, c'était bien Jésus.