Si Lucio Fulci s'est surtout fait connaître pour un cinéma assez gore et donc sanguinolent, le monsieur s'est essayé, avec bonheur, au western spaghetti. En offrant deux très bons rôles aux acteurs charismatiques que sont Fabio Testi et Tomas Milian, le cinéaste réussit avec 4 de l'apocalypse un excellent film du genre dont la réputation n'est pas usurpée.
J'ai vu le film dans sa version voulue par le réalisateur. Il faut savoir que lors de sa sortie, l'oeuvre a été censurée de certaines scènes jugées trop violentes. S'il est vrai que certaines sont un peu dérangeantes par les thèmes abordés, il n'y avait pas de quoi en faire un foin. Je m'attendais à des choses assez gores mais on est loin de tout cela. Le cinéaste jouera même plus souvent la carte de la suggestion plutôt que celle de la monstration. La scène du viol est par exemple assez forte car amenée de manière très lente mais elle ne sera pas montrée.
Evidemment, Fulci aime le sang et ça se voit assez à l'écran mais c'est bien plus rarissime de ce que l'édition Wild Side laisse supposer dans un commentaire sur la pochette.
Bien au-delà de tout cela, le film se distingue par son côté mystique, très religieux (comme l'indique son titre), par un fond crépusculaire. La vie se mêle à la mort, l'un et l'autre étant toujours présent et souvent de manière simultanée. De la même façon, les codes bons et méchants sont toujours brouillés. Ce sont des gars en prison qui voient leur vie en danger, des honnêtes citoyens se transforment en meurtriers, un sauveur devient violeur, etc. Il y a peu de monde sur qui on peut compter.
Les séquences les plus intéressantes à mes yeux se situent certainement lorsque Stubby et la jeune prostituée arrivent dans la dernière ville qui ne compte que des hommes. Ils arrivent en catastrophe car la jeune femme doit accoucher. Ces hommes, éloignés du monde, vivant dans leurs habitudes ne voient pas du tout d'un bon oeil l'arrivée de la jeune femme et du futur enfant. Mais face à l'arrivée de la vie, les hommes vont changer de point de vue et toute la ville va devenir le père d'adoption de cet enfant. Mais la vie aura une nouvelle fois, de manière inexorable, amené la mort.
Comme je l'ai dit, la qualité du casting est au rendez-vous et ça m'a assez surpris. J'aime beaucoup Fabio Testi dans son rôle de tricheur se transformant en héros. Il est quand même apparu chez Leone par exemple. Tomas Milian est également très doué et a joué chez Boisset, Chabrol, Pasolini, Stone, Spielberg, Zurawski ou encore Corbucci. Rien que ça.
C'est vraiment un très bon film dont certains passages se révèlent toutefois assez longuets. Le pire reste quand même la musique, très décevante et bien en-dessous de ce que le genre peut parfois nous proposer.
batman1985
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le 6 mai 2011

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