Un film de casse avec Bob Redford le beau gosse au casque d'or en figure de proue, fort de cette désinvolture si délicieuse et de ce sourire ravageur, maniant humour et action dans la plus pure ambiance 70s, agrémenté d'une musique composé par Quincy Jones pour l'occasion : The Hot Rock a beau être dénué de fond, surfer sur un scénario superficiel et opportuniste, il aligne à titre personnel tellement de bons points qu'il est bien difficile de ne pas en sortir avec la banane lorsque la bande de bras cassés réussit in extremis son coup.


C'est pourtant du grand n'importe quoi, et ce dès l'exposition du casse en question auprès d'un ambassadeur africain qui souhaite récupérer un diamant d'une très grande valeur (dérobé à son peuple pendant une période coloniale) exposé dans un musée bien entendu ultra sécurisé. Une fine équipe ingénieusement composée apparaît vite : le spécialiste en explosif (qui s'est fait la main à la Sorbonne en 68 puis à Berkeley), le spécialiste des serrures aux doigts de fée (et accessoirement le beauf de Bob), l'as du volant et le cerveau de l'équipe — Redford, bien sûr, fraîchement sorti de prison. Ils échafaudent rapidement un plan millimétré, avec accident de voiture, explosion devant le musée pour détourner l'attention et déguisement en policiers, mais bien sûr rien ne se déroulera comme prévu. Petit fou rire quand on voit George Segal se retrouver enfermé dans la vitrine qui contenait le diamant car cette dernière se révèlera beaucoup plus lourde que prévue...


Le premier échec, qui se soldera par la capture de l'un d'entre eux, sera le point de départ d'une série ininterrompue de plans B tous plus loufoques et improbables les uns que les autres, et on peut reconnaître à Peter Yates, pour peu qu'on se prête au jeu, un certain tact dans la façon très décontractée de suivre les bouffonneries (très sérieuses au demeurant) des quatre larrons, armé d'un sens du rythme très bien ficelé. Mais bon, entre Redford en gentleman cambrioleur et toute sa bande de seconds rôles qui font les pitres, tous les éléments sont là pour m'amadouer. Sans doute que le registre instable, oscillant entre polar comique et comédie de gangsters, en incommodera plus d'un. Reste que cette dimension de farce se maintient à flot avec un sens du n'importe quoi très agréable et une légèreté confondante.


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Morrinson
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le 6 déc. 2020

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Morrinson

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