Hassan Kadam ( Manish Dayal ) a un don inné pour la cuisine qu’il tient sans doute de sa mère. Celle-ci ne l'a-t-elle pas formé au goût dès son plus jeune âge ? Malheureusement, le restaurant que la famille avait ouvert à Bombay a brûlé et sa mère a perdu la vie lors de ce tragique événement, si bien que le père de Hassan n'a d'autre perspective que de fuir cette ville maudite pour se rendre à Londres. Hélas, Londres ne lui plaît pas ! Il y fait froid et les légumes n’ont pas de goût, si bien que le pater familias embarque ses enfants dans une vieille bagnole brinquebalante en direction de la Suisse. Mais voilà qu’en cours de route les freins lâchent et la famille s’aperçoit alors que le lieu où ils viennent d’atterrir, au hasard, offre beaucoup d’avantages : le village de Saint-Antonin-Noble-Val et ses environs sont superbes et le petit marché local vous fait savourer de plaisir à l’étal de ses fruits et légumes succulents. Puisque le destin a choisi pour eux, le père ( Om Puri ) décide qu’ils doivent s’installer là et acquérir le restaurant en bien mauvais état qui est justement à vendre. Qu'importe qu'il y ait un hic et pas des moindres, car, juste en face, se trouve un restaurant gastronomique de réputation « Le saule pleureur », tenu par une certaine Madame Mallory ( Helen Mirren ) qui n’a nullement l’intention de se laisser damner le pion par des restaurateurs indiens. C'est le début d’une guerre qui verra s’opposer avec férocité la directrice et propriétaire du restaurant étoilé et sa jeune chef en herbe Marguerite (Charlotte Le Bon) à notre Hassan qui entend bien, quant à lui, conquérir sa place dans l’univers de la gastronomie…

Voilà un film plaisant, inspiré du roman éponyme de Richard C. Morais, qui envisage un bonheur gustatif non sans relation avec la petite madeleine de Proust, car nos papilles, on le sait, sont un vecteur privilégié pour faire revenir à lui le passé et plus particulièrement celui de l’enfance et de nos racines culturelles et sentimentales. Quant au bonheur, s’il est occasionnellement dans l’assiette, il ne l’est pas toujours dans les intentions de nos protagonistes qui ne perdent jamais de vue l’intérêt et le profit qu’ils peuvent tirer de leurs capacités culinaires. Tout cela est gentil, un peu longuet, sent bon la cuisine ancienne opposée à la nouvelle cuisine où l’appétit vient rarement en mangeant mais en regardant, la présentation des plats ayant, au final, plus de saveur esthétique que de véritable goût. On sort de la salle avec bon appétit. Je ne dirai pas que l’on en redemande, mais on a passé un moment qui n’est pas désagréable, surtout un jour de pluie…
abarguillet
7
Écrit par

Créée

le 13 oct. 2014

Critique lue 797 fois

3 j'aime

abarguillet

Écrit par

Critique lue 797 fois

3

D'autres avis sur Les Recettes du bonheur

Les Recettes du bonheur
easy2fly
4

La France de Pernaut

Assan Kadam (Manish Dayal) fuit l'Inde avec sa famille, après le décès de sa mère dans un incendie, suite à un soulèvement de la population. Exilés en Angleterre, le climat et les légumes ne font pas...

le 16 sept. 2014

6 j'aime

Les Recettes du bonheur
abarguillet
7

Critique de Les Recettes du bonheur par abarguillet

Hassan Kadam ( Manish Dayal ) a un don inné pour la cuisine qu’il tient sans doute de sa mère. Celle-ci ne l'a-t-elle pas formé au goût dès son plus jeune âge ? Malheureusement, le restaurant que la...

le 13 oct. 2014

3 j'aime

Les Recettes du bonheur
Arnaud-Fioutieur
6

Le grand chef indien

Un Indien dans la bile Orphelin de mère, persécuté dans son pays, déçu par la vie anglaise puis en partie rejeté par les villageois de la commune varoise où sa famille s'est établie, Hassam Kadan va,...

le 26 juil. 2021

2 j'aime

Du même critique

Le Beau Serge
abarguillet
7

Critique de Le Beau Serge par abarguillet

Grâce à un petit héritage personnel, Claude Chabrol, alors jeune critique aux Cahiers du cinéma, produit lui-même son premier film, réalisé avec le concours efficace d'une bande de copains réunie...

le 6 juil. 2013

15 j'aime

1

Plein soleil
abarguillet
9

Critique de Plein soleil par abarguillet

Tom Ripley ( Alain Delon ) a été chargé par un riche industriel américain, Greanleaf, d'aller chercher son fils Philippe ( Maurice Ronet ) en Italie, où il mène une vie oisive en compagnie de Marge (...

le 25 mai 2013

13 j'aime

1

Mort à Venise
abarguillet
10

Critique de Mort à Venise par abarguillet

Mort à Venise, film lumineux et complexe est, sans nul doute, l'un des plus grands chefs d'oeuvre du 7e Art. Inspiré d'un roman de l'écrivain Thomas Mann, lui-même influencé par la philosophie...

le 25 juin 2013

13 j'aime

1