Swimming Pool Riders...

Les années 70-80, l'âge d'or du skateboard, je me rappelle de tentatives sur l'esplanade du Trocadéro les longues après-midi d'été. C'était la grande mode, on expérimentait des figures avec plus ou moins de réussite, Ollie, Nollie, Kickflip, Kiss the rail... Avant d'aborder ce film, j'avais été séduit par deux films de Gus Van Sant, Paranoid Park et Elephant, mais aussi Trashin' avec Josh Brolin. Il se trouve que le Skate est l'art de surfer en ville, d'exploiter les reliefs, les obstacles, jouer avec la gravité, côtoyer les gens dans la rue, un excellent moyen pour un cinéaste d'aborder la jeunesse américaine, ses excès, ses travers, son désir d'évasion ou d'émancipation, grâce à une caméra agile et furtive, au ras du sol ou dans les airs. Lords of Dogtown nous raconte les prémices de ce sport à travers les yeux de quatre jeunes précurseurs, Stacy Peralta (John Robinson, acteur androgyne révélé justement dans Elephant), Skip (Heath Ledger dans un rôle mineur mais qu'on ne présente plus), Jay Adams (Emile Hirsch) et Tony Alva (Victor Razuk), et comment ils ont transformé la discipline en exploitant des piscines vides pour y faire des figures expérimentales. C'est un Biopic extrêmement bien filmé et prenant, ces jeunes sont fougueux et n'ont pas froid aux yeux. On ressent vraiment leur envie de se dépasser, de se transcender, le soleil de Californie étant leur vecteur d'énergie. Si les chemins et les vices de la compétition vont les séparer, ils se retrouveront dans cet art de vivre, une si belle façon d'évoluer dans l'espace.