Au pays de l'Oncle Sam, on ne rigole pas avec les assistants sociaux

Rien ne va dans Les seigneurs de la ville. Échec symptomatique d'une petite production montée en dépit du bon sens. Il n'y a rien de pire qu'une production hollywoodienne partie pour livrer un thriller de série, qui se décide soudainement à y incorporer du drame social à coup de "basé sur des faits réels" pour se donner un genre, tout en montant un casting totalement inapproprié pour effectuer ce grand écart ! Non seulement, 99% du temps, le résultat relève du carnage mais quand, en plus, on accumule autant d'erreurs et de fautes de goût, ça devient pathétique voire carrément ridicule. Les seigneurs de la ville est de cette trempe. Les acteurs ne semblent pas savoir qu'ils jouent dans un drame social ou alors ils sont mauvais... probablement pas dirigés du tout, en réalité. Le réalisateur, stakhanoviste du petit écran, dont c'est apparemment le seul film de cinéma, semble se battre contre le script en voulant réaliser un autre film. Comme si ça ne suffisait pas, 4 scénaristes sont crédités, 4 !? Ça n'est jamais bon signe surtout quand l'un d'eux est l'acteur principal. Peut-être que John Travolta s'est rêvé en Sylvester Stallone, mais si c'est le cas, c'est raté !? Et c'est sans parler de Trevor Jones à la musique... allez, si, parlons-en. Visiblement quand il a été engagé, quelqu'un a pensé que ce serait une bonne idée de ne pas le laisser lire le script ni voir les rushs. Étant donné la carrière de ce très bon compositeur, on se gardera de trop l'incriminer mais enfin là, on frôle le foutage de gueule majuscule. À qui la faute, alors ? Difficile à dire, mais gardons-nous quand même de laver Trevor Jones de tout soupçon. On ne sait jamais. Il a beau être doué, les baisses de forme, ça existe. Et puis, l'utilisation exclusive de saxophones dans une bande originale, ça devrait être interdit... en dehors des Films Noirs des années '50 et des films de Mike Figgis (et encore, même là, c'est souvent intolérable). Vous prenez le même script... enfin presque, il faudrait d'abord le retravailler 6 mois, au moins ; vous mettez Pierre Jolivet à la réalisation à la place de Rob Holcomb. Pour le casting, voici quelques propositions, selon l'âge que vous voulez donner aux personnages, le public que vous voulez toucher, et si vous voulez le vendre à Netflix :

... et peut-être mais c'est un GROS "peut-être", que vous obtiendrez un bon polar social français, un "refaisage" carré et vraisemblable. Tout le contraire de la version schizophrène de 1991. Mais en tout cas, il faudrait tout refaire, du sol au plafond.

Torrente
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le 26 août 2022

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