La coquine Mimsy, jeune américaine bien tranquille, finit son road trip latin la tête dans le fossé, le cœur à l’arrêt, après avoir pris grand soin de faire tourner les têtes d’une bonne palanquée de mâles pris dans les filets de son charme ravageur. La découverte de son corps inanimé met en route une enquête particulièrement sensible, puisqu’elle porte dans les rangs de ses suspects, des fils d’homme de pouvoir qui n’aiment pas trop être importunés.
Les promesses d’une enquête pleine de surprises, résolues à coup de flashbacks, sont plutôt tenues mais on se prend à penser que la révélation du larcin aurait pu être un peu plus créative. En l’état, c’est la méthodologie qui l’emporte sur le résultat, Michel Wyn se livre à un travail de restitution très didactique qui aurait mérité une approche un peu plus accrocheuse.
Cela étant dit, un casting 5 étoiles permettra à quiconque ne serait pas spécialement réceptif à l’immersion policière de trouver son plaisir. Rien que pour assister à l’aplomb insolent d’un Paul Meurisse amoureux, Les suspects vaut le détour. Alors quand en plus le bougre est rejoint par Bruno Cremer, Michel Bouquet et Michael Lonsdale, la fête bat son plein, ou presque.
Presque, parce qu’il ne faudrait tout de même pas survendre cette petite croisière trop tranquille qui manque un peu de sel. Le personnage de Mimsy Farmer ne réussit finalement pas à exister réellement, réduit qu’il est à se foutre un peu de tout quand il n'aguiche pas les bonhommes qui croisent son chemin. Ces derniers, la langue pendante, sont des âmes en piteux état qui réfléchissent soit beaucoup trop, soit pas assez, mais s’accordent tous à être si prévisibles qu’il n’y a finalement pas vraiment matière à surprendre dans cette histoire de mœurs qui grossit, à la loupe, quelques traits de caractère de nos sociétés modernes. Alcool, sexe, drogue, mensonge, le tout, sans accordéon.