Premier long métrage des Inconnus, Les Trois Frères rassemblait tout le savoir faire du trio pour nous proposer une comédie au vitriol vaguement inspirée d'une comédie culte des années 80, Trois Hommes et un couffin. Le film se révélait un véritable régal grâce à des dialogues savoureux dont la plupart sont devenus aujourd'hui cultes, à une interprétation sans faille des premiers et des seconds rôles, à une excellente OST et à une réalisation sans génie certes mais parfaitement calibrée. On assistait donc à un florilège de personnages lâches, veules, hypocrites mais aussi terriblement attachants, on y retrouvait même quelques sketchs du trio (La famille bourgeoise infecte, les publicitaires cyniques, les jeux TV, le plaidoyer antiraciste ou la parodie musicale). Si le canevas s'inspirait clairement de Trois Hommes et un couffin (Trois hommes devant s'occuper d'un enfant abandonné par sa mère et dont un des trois est le père), le film s'en affranchissait rapidement grâce à son ton corrosif et sa satire sociale impitoyable des travers de la société bourgeoise (En particulier parisienne). Ces trois frères avaient donc un goût de revanche sociale (Didier Bourdon l'orphelin parvenu, Bernard Campan l'orphelin paumé et Pascal Légitimus l'orphelin opprimé) et la satire sociale jubilatoire évoluait agréablement vers un Road Movie électrisant susceptible de plaire aussi bien aux petits qu'aux grands enfants. Il s'agit pour ma part de la meilleure comédie française des années 90 avec Les Visiteurs de Jean-Marie Poiré, Le Bonheur est dans le pré d'Étienne Chatillez, Un air de famille de Cédric Klapisch et Le Dîner de cons de Francis Veber, à voir et à revoir sans modération.