Après l’accueil plus que mitigé qu’a reçu la dernière super-production signée Pathé il y a à peine 2 mois, on était en droit d’être pour le moins questionné par cette adaptation des trois mousquetaires. D’autant que le réalisateur au commande, Martin Bourboulon s’est notamment fait connaitre du coté de la comédie avec « Papa ou maman » et « Papa ou maman 2 ».
Et il faut bien le dire, si une chose frappe dès les premières minutes c’est bien le réalisme esthétique dont fait preuve le long-métrage. On sent un véritable travail sur les costumes, les décors coiffures et maquillages (quel plaisir de voir un film ou le budget n’est pas passé que dans la poche des acteurs).
Le défi était d’autant plus difficile que le film de cape et d’épée n,’est pas chose aisée a remettre au goût du jour.
La première scène d’action arrive rapidement, et amène par la même occasion la deuxième bonne surprise du film :
Martin Bourboulon, caméra à l’épaule nous offre un plan séquence d’une grande nervosité, qui nous immerge directement dans cette ambiance poisseuse, et nous donne à voir l’ambition de son réalisateur de nous offrir un spectacle marquant. Ce parti pris de mise en scène sera répéter avec plus ou moins de succès
Coté casting, tout le monde s’en sort plutôt bien : Francois Civil incarne un D’artagnan touchant, candide et un brin simplet, Romain Duris incarne un Aramis dont l’oeil renvoie espièglerie et malice, Vincent Cassel campe un Atos vieillissant, las et pessimiste. Pio Marmai à moins à défendre mais tiens son rôle correctement. Enfin Louis Garrel est très drôle en Louis XIII.

Mais alors qu’est ce qui ne va pas finalement ?
Les problèmes viendront tous d’abord de l’écriture. Que ce soit claire, je n’ai jamais lu le roman d’Alexandre Dumas et est donc bien incapable de juger du travail d’adaptation.
Mais le film, nous pousse malheureusement à briser notre suspension d’incrédulité dès les 15 premières minutes, enchaînant miracle biblique avec cette rencontre entre D’artagnan et les trois mousquetaires digne d’un film « qu’est ce qu’on à fait au bon dieu ? ».
S’ensuivront facilités et grosses ficelles qui n’aideront pas à retrouver à remettre le spectateur en scelle (haha) allant jusqu’à une nuit américaine hideuse qui se transformera d’ailleurs en l’espace d’un plan en scène de jour, parce qu’après tout, pourquoi pas. S’ajoute à cela un scénario éparpillé qui peine à mettre en place une intrigue réellement interessante. Heureusement le film évite la sortie de route par un rythme plutôt bien maitrisé.

Cette première partie de ce Blockbuster à la française déploie des éléments formels intéressant et un rythme maitrisé, ce qui en fait un divertissement sympathique, nous laissant tout de même avec un arrière gout de potentiel gâché.

AntoineLeclercq3
6

Créée

le 26 avr. 2023

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