Fight hawks
The killers suinte la classe absolue dès ses premières secondes : c’est un carrefour nocturne qu’on croirait sorti d’une toile de Hopper, un diner dans lequel surgissent deux larrons qui vont, avec...
le 23 avr. 2015
45 j'aime
3
Tout commence lorsque deux hommes arrivent dans une station et cherchent un certain Pete Lunn alias "Le Suédois", qu'ils ne connaissent pas, avec pour mission de l'abattre. Peu à peu, on va découvrir qui est ce Pete Lunn à travers une enquête menée par un inspecteur...
Adapté d'une nouvelle d'Ernest Hemingway, le film brille avant tout par sa construction et son scénario. Robert Siodmak nous raconte l'histoire de Pete Lunn à travers une dizaine de flash-back retraçant ses rencontres, ses amours, ses motivations et une partie de sa vie entre auto-destruction, boxe, amour et délit. Les flash-backs ne suivent pas un ordre chronologique mais sont parfaitement maîtrisés par Siodmak qui laisse régulièrement une part de mystère sur les personnages et le déroulement des événements.
L'intrigue est assez tordue, parfois compliquée mais l'intérêt n'est pas vraiment là, il est surtout dans la construction et l'atmosphère mise en place. Dès l'ouverture du film, Siodmak donne le ton et met son ambiance en place, on navigue entre âmes humaines en perdition, désespoir, fatalisme, cupidité, vapeur d'alcool, fumée de cigarettes et femmes fatales, ce qu'il retranscrit à merveille. Il développe bien le personnage du suédois que l'on découvre peu à peu, laissant régulièrement le trouble sur lui, mais aussi sur celui de Kitty.
Alors, si la mécanique est parfaite, je regrette tout de même un léger manque de tension dans quelques moments forts ainsi que le manque de force dramatique comme pouvaient le prétendre les enjeux et personnages. Sans que ce soit totalement préjudiciable, c'est vraiment dommage car à côté de cela, Siodmak maîtrise son film de bout en bout. Il use à merveille du noir et blanc, offrant quelques trouvailles au niveau des cadres et du jeu d'ombres et surtout il bénéficie de très solides interprétations. Burt Lancaster, pour son premier rôle, retranscrit très bien toute l'ambiguïté, le fatalisme et les motivations de son personnage et face à lui Ava Gardner est aussi belle que dangereuse en femme fatale.
On se retrouve ici face à l'archétype du film noir, tant sur la forme que dans le fond où Siodmak étudie la noirceur de l'âme humaine. Dommage que l'ensemble manque parfois de tensions et d'émotions, car à côté de cela, la mécanique est parfaitement bien huilée.
Créée
le 25 mai 2015
Critique lue 1.5K fois
46 j'aime
6 commentaires
The killers suinte la classe absolue dès ses premières secondes : c’est un carrefour nocturne qu’on croirait sorti d’une toile de Hopper, un diner dans lequel surgissent deux larrons qui vont, avec...
le 23 avr. 2015
45 j'aime
3
Adapté d'une nouvelle d'Ernest Hemingway, "the Killers" (que j'ai lue juste après avoir vu le film dans les années 80) tirée du recueil "50 000 dollars", les Tueurs figure parmi les grands classiques...
Par
le 7 déc. 2019
29 j'aime
25
De l'expression « film noir », Les Tueurs de Siodmak retient, dès les premières minutes, le côté noir. La séquence d'ouverture est incroyable, dégageant une impression de violence à peine...
Par
le 3 mai 2018
23 j'aime
2
D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble accuser Nick, il va tout faire pour...
le 10 oct. 2014
173 j'aime
35
En mettant en scène la vie de Chris The Legend Kyle, héros en son pays, Clint Eastwood surprend et dresse, par le prisme de celui-ci, le portrait d'un pays entaché par une Guerre...
le 19 févr. 2015
155 j'aime
34
Fervent défenseur de la trilogie originale et de la prélogie, dont l'impact sur ma jeunesse a été immense, l'idée que Disney reprenne cette franchise m'a toujours fait peur, que ce soit sur le rythme...
le 1 janv. 2016
130 j'aime
24