J’ai le souvenir d’un reportage de « Thalassa » de Georges Pernoud il y a quelques décennies (20 ans ?) sur ce phénomène et je l’avais trouvé passionnant. Le phénomène des vagues scélérates prend différents noms, « Monster waves » pour les Anglo-saxons ou « vagues pyramidales » pour les Japonais (sankaku nami). On parle là de vagues capables de faire plusieurs dizaines de mètres de hauteur, approcher l’équivalent d’une dizaine d’étages ou 35 mètres ! Leur existence est rapportée depuis des siècles par les marins qui parcouraient les mers mais qu’on ne croyait pas, mettant ces vagues sur le compte de l’exagération ou la vantardise. Et pourtant, la 1ère de ces vagues a été officiellement mesurée par une plateforme pétrolière en 1995 (une trentaine de mètres !). Ces vagues existent donc et elles ne sont malheureusement pas rares. Elles sont bien même plus fréquentes qu’on ne le pensait au départ. Ce documentaire s’appuie sur le récit du capitaine expérimenté du Caledonian Star, un ancien chalutier transformé en navire de croisière pour l’Antarctique, qui en mars 2001, a dû affronter trois de ces vagues consécutives. Les passagers n’ont eu la vie sauve que grâce au sang froid et à la compétence de l’équipage qui a su manœuvrer comme il le fallait, le pilote en particulier : droit face à la vague pour la « chevaucher » en quelques sorte (seul moyen de s’en sortir). 
Un ingénieur maritime qui travaille à Tokyo explique comment ces vagues géantes peuvent se former. Soit une vague longue, plus rapide, absorbe l’énergie de vagues courtes, plus lentes. Soit des vagues arrivent en sens contraire à cause des courants marins, se rencontrent et créent une vague géante. Aucun navire n’est aujourd’hui capable de supporter une telle vague, que ce soit un navire de commerce (porte-conteneurs par exemple), navire de croisière (l’Icon of the Seas est montré en exemple, capable de transporter presque 8 000 passagers) recouvert de grandes baies vitrées qui sont les 1ères touchées en cas de rencontre, ou enfin les navires militaires, car l’enjeu est bien stratégique. Aucun armateur ne souhaite aborder le sujet par peur d’effrayer les touristes de croisière alors que ce type de tourisme pèse de plus en plus lourd avec des navires toujours plus grands. La science et l’IA en particulier, devraient pouvoir dans les années à venir, permettre de mieux comprendre ce phénomène encore étrange (ces vagues se forment en quelques secondes et possèdent une force monstrueuse) en les modélisant et étudiant leur trajectoire. Le problème n’est pas tant aujourd’hui de les affronter, ce qui aurait de toute façon un coût financier exorbitant en adaptant les navires, que de les éviter, en comprenant où et quand elles se forment précisément. Un documentaire intéressant même si la reconstitution de l’aventure du Caledonian Star avec comédiens et images numériques n’était pas forcément utile.