M'est venue l'envie de critiquer ce film quand j'ai entendu quelqu'un (ma soeur pour ne pas la désigner) s’insurger de me le voir aimer. Beaucoup, comme elle, y ont vu un film misogyne, faussement subversif, un vulgaire fantasme de garçon mis en image.
Voilà ce que j’en pense. On aurait pu adorer ce film pour les acteurs (vous pouvez, ça sera justifié), pour le ton provocateur, le sujet (aujourd'hui évoqué uniquement dans les sombres articles scientifiques colonnes des sites dits journalistiques du genre de Rue89), l'ambiance ou les images. Moi, pour parler simplement, c'est le délire qui m'a plu. Indépassable ! Bien sûr, c'est une comédie. Bien sûr l'intrigue et le scénario sont tous les deux simplets : des marginaux libertaires obsédés par l'impuissance soudaine de l'un qui vadrouillent gaiement faisant fi des autorités de quelque sorte, redécouvrant l'amour au détour des femmes et des aventures (plutôt petits larcins). Bien sûr l’humour au premier degré, les situations potaches font penser à une caricature de film misogyne et consensuel.
Mais c’est bien dans cette ambiance de faux premier degré, rehaussée par le jeu de ces acteurs de classe nationale : Depardieu et Deware(c’est déjà ça), cette affaire de libération sexuelle sur le dos des femmes, dans une société critiquée à l’époque pour son caractère patriarcal ici reconduite (la femme cuisine sagement, sert d’objet sexuel, l’homme travaille), tout juste bousculée par l’activité extra-sexuelle des deux hommes et remise au jour au retour dans le foyer des ébats ; dans cette ambiance qu’on comprend que le film critique tout ces aspects. Et c’est l’énormité de ces situations qui m’a rendu hilare !
Enfin on sort du film avec un tel sourire aux lèvres soit par complétude de notre face cachée machiste et conservatrice, soit à l’inverse pour l’aspect subversif caché du film. On a passé un bon moment, oublié son quotidien le temps du film (avant qu’il ressurgisse en analysant ex-post), vécu à ce rythme saccadé, rapide puis lent. Ca reste une très belle expérience. Tentez-la !
Dariuch
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le 3 oct. 2012

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Darius Calcine

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