Coécrit par Prévert, réalisé par Carné en analogique noir et blanc avec un budget minuscule, c'est un succès sorti pendant l'invasion allemande. Les visiteurs du soir en version restaurée commence par l'arrivée des 2 émissaires du diable dans une province au XVe, qui dévoile un étrange château. Les dialogues engagent une prestidigitation diabolique, qui intervient directement dans les festivités à la cour du roi. Les personnages se regroupent dans de longues formules sur un couple royal, qui s’enchaîne à un effet saisissant.
L'intense séduction développe son thème avec des tours machiavéliques qui flottent dans la passion des personnages aux allures d'amants maudits. Les éléments s'enveloppent dans les coulisses du pouvoir en continuant la déstabilisation autour de ses jeux de l'amour. La splendide réalisation aux belles images accumule la romance en révélant le plan diabolique de son invasion par les sentiments qui libère son stratagème.
Malgré ses lenteurs, l'histoire rebondit sur l'arrivée d'un autre personnage en rallumant le sortilège qui plonge le conte dans la tragédie. Le destin s'écroule dans l'horreur en poursuivant une pléthore de sentiments qui tournent à l'affrontement avec les changements d'humeur de ses personnages. La folie s'empare du pouvoir en réveillant la sournoise violence qui s'écroule dans la morale, lors d'un long et terrible dénouement, pour cette œuvre d'époque qui utilise déjà les effets d'une superproduction dans un beau poème sur l'amour des hommes, et avec l'immense Arletty.
> https://youtu.be/SpWaP-o2Kjw