le 6 avr. 2016
Un Jacquouille dans le potage
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Dans la comédie française, il existe une malédiction qui touche principalement les troisièmes opus des franchises à succès. Son mode opératoire est simple : au bout de plusieurs années (voire décennies), la fameuse équipe se réunit à nouveau histoire de (récolter des pépètes) pour de nouvelles mésaventures qui sentent incroyablement le réchauffé, à tel point que l’on vient à se demander comment on a pu en arriver là. Ce constat, nous y avons eu droit avec Les Bronzés 3 et La vérité si je mens ! 3. Maintenant, c’est au tour des Visiteurs, immense succès du cinéma français (pas loin de 14 millions d’entrées) qui s’est entiché d’une suite moins convaincante (mais affichant tout de même plus de 8 millions d’entrées au compteur) et d’un remake américain catastrophique (à peine 1,3 millions d’entrées). Autant dire que la sortie de ce troisième épisode avait de quoi faire peur ! Et à l’arrivée, malgré l’appréhension qui s’était déclarée, c’est avec une profonde déception que vous sortirez de la salle en disant que ce n’était pas si OKAAAYYY !!!! que cela…
Pourtant, ne le cachons : les premières minutes du film nous replongent illico dans le bain ! Même si les deux comédiens ont vieilli, c’est avec un immense plaisir que nous les retrouvons maquillés et vêtus comme en 1993. Jean Reno tout fier et courageux. Christian Clavier en mode clown que rien ne semble arrêter dans son impayable one man show. Les revoir guerroyer, balancer de savoureuses répliques en vieux françois, se retrouver dans des situations rocambolesques parsemées de quiproquos improbables… cela fait un bien fou ! D’autant plus que pour notre plus grand plaisir, le réalisateur et son équipe nous ont gratifié de quelques clins d’œil bien placés des films précédents, ainsi que de la musique de ces derniers (dont Enae Volare du groupe Era). Vous l’aurez compris, Les Visiteurs 3 joue pendant un moment sur notre fibre nostalgique pour captiver notre attention avant de nous présenter ce qu’il a réellement à proposer. Et malheureusement, c’est là que le bât blesse, le film n’ayant concrètement rien à nous mettre sous la dent.
Après, pour ne pas être trop méchant, il faut bien avouer que Les Visiteurs 3 fait passer le temps. En effet, ce dernier fait la part belle aux costumes et décors (l’intrigue se passant en pleine Révolution française, il était évident qu’il fallait des moyens pour concrétiser cela à l’écran) tout en enchaînant les séquences rigolotes qui en feront sourire plus d’un. Surtout que les comédiens permettent de suivre les nouvelles mésaventures du duo Jacquouille/Godefroy non sans déplaisir, ne cachant jamais leur amusement ni leur bonne entente. Mais cela ne suffit pas à faire une bonne comédie ! Il faut également un scénario (mine de rien) et de quoi provoquer des fous rires. Et de ce côté-là, Les Visiteurs 3 se vautre lamentablement… Il y a bien quelques passages qui feront sourire sans difficulté (la laque, la tarte au chocolat, le lait pour Robespierre…) mais rien de bien passionnant si ce n’est les mêmes choses faites et refaites depuis le premier opus, en moins bien : la forte odeur de nos personnages, leur allure crasseuse, des reprises (la chanson du bailli du Limousin)… Comme si l’ensemble faisait preuve de fainéantise pour amuser, préférant se reposer sur l’aura de son duo, de son casting et de la saga pour assurer le spectacle. Mais nous sommes vraiment loin du compte, l’ensemble ayant perdu de sa fraîcheur et plongeant sans gêne dans le poussif !
Car pour ceux qui, autre l’humour, attendaient un temps soit peu une conclusion, la déception n’en sera que plus grande ! Et pour cause, dès le début du film, ce dernier nous lance des enjeux d’ampleur importante qui n’auront jamais de dénouement. Au lieu de boucler la boucle, on nous ressert une fin ouverte (sympathique, soit dit en passant) qui renforce encore plus le côté « allongement inutile de la franchise », déjà bien appuyé par un scénario sans queue ni tête. Sans compter que, malgré l’époque à laquelle se déroule le film (point culminant de la saga), il ne se passe concrètement rien qui aurait pu bouleverser la mentalité de nos héros, comme cela aurait dû être le cas. Quant au casting, aussi sympathique soit-il, il se révèle être bien plus un défilé de stars qu’autre chose, chacun ayant un rôle totalement dispensable à l’intrigue. Bref, rien de bien passionnant à l’horizon si ce n’est une petite brise de vide intersidéral.
Amusant sur le moment, Les Visiteurs 3 n’est en aucun cas le renouveau de la saga. Juste l’épisode de trop qui confirme l’essoufflement de cette dernière. Au moins, c’est toujours mieux que Les Visiteurs en Amérique ! Mais personnellement, cela reste en-dessous du 2 qui me faisait bien rire malgré ses nombreux défauts. Quoiqu’il en soit, la déception est bien là, et c’est avec sagesse qu’il vous est conseillé de vous replonger dans le tout premier long-métrage, véritable fanfare du rire qui avait su marquer les esprits de toute une génération.
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Créée
le 12 avr. 2016
Critique lue 548 fois
le 6 avr. 2016
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