- C'est Okay ? - NON !

Honnêtement, contrairement à Boris Vian, je ne pense pas être snob. Y'a plein de trucs crétins que j'aime, et même que je revendique d'aimer s'il vous plaît. Mais ce film là illustre l'éternel problème entre être "intelligemment stupide" et juste stupide. Et celui des suites (surtout tardives) de comédies. Les réussites sont rares. Ce 3e volet, c'est l'équivalent des Bronzés 3 de la saga Visiteurs. Il est au ras des pâquerettes et fait passer le IIe volet pour un chef d’œuvre, joli exploit.

L'humour est... lamentable. Y'a toujours eu un peu d'humour pipi/caca dans la saga. Un peu dans le un (que j'adore, au passage), pas mal dans le deux, et dans le trois... Sans exagerer, 90% de l'humour est basé sur les gros mots. Au point où ça apparaît totalement comme le seul recours de feignant pour ponctuer des scènes médiocres question humour où tu ne sais pas comment faire marrer autrement ! "- Eh dis, la scène elle est pas drôle là... - Bah, fais lui dire merde et couille ça sera trop drôle." Et sinon, beaucoup de gags éculés tirés des autres films. Mais question répliques, tu peux te brosser pour avoir de la qualité.

Il y a une foule de personnages, tout ça pour que presque aucun ne soit développé ou véritablement utile. Le jeu d'acteur est très variable selon les interprètes. Godefroy et Jacqouille sont d'ailleurs un peu effacés dans tout ça, plus des fils rouges que des personnages principaux. Et même quand il y a un focus sur eux, Jacqouille est plus hystérique encore que dans le précédent, et on ne sait trop que faire de Godefroy... Ah et il y a des scènes qui ne mènent nulle part aussi. Youpi.

Le montage est presque aussi épileptique (et donc fatigant) que dans le film précédent, un cut toutes les 1,5 secondes... j'accorde que le rythme rapide empêche de trop s'ennuyer m'enfin rien qui ne sauve les meubles. Reste la fin un poil plus sympa... mais elle pourrait préparer un 4. Oh, ce serait tellement indispensable au vu du 3... Je pourrais donner d'autres (rares) points positifs mais ce serait plus parler de l'absence de défauts du II que de véritables qualités.

Bref, j'aurais pu pardonner un film pas drôle si j'avais senti un véritable effort. Même le II, malgré ses problèmes, selon moi, ils avaient quand même essayé. Là il manque une sacré qualité d'écriture. Faute d'être amusants, si les dialogues étaient au moins chiadés... mais non. J'ai sérieusement le sentiment que Poiré et Clavier n'ont pas considéré leur public. On tire vers le bas, toujours vers le bas. Quand on voit la majorité des succès du box-office 2015, on se dit que y'a pas de raison que 2016 soit fondamentalement différent, et que le cinéma est promis à un bel avenir.