Un jour, un grand philosophe a dit "quand on trouve le bon filon, on l'use jusqu'au bout". Ce bon filon, c'était l'intrigue mi-historique, mi-science fiction de deux hurluberlus bouleversant l'espace-temps, et débarquant dans notre monde. Passé le succès, est venu le temps de l'oubli. Puis le navet des Visiteurs en Amérique a rivé ce qu'on croyait être le dernier clou de ce triste déclin mythologique. Mais non, les Visiteurs ont remis le couvert, cette fois, dans l'époque infâme (ironie) qui a vu naître notre système démocratique: la Révolution. Quelques têtes coupées après leur apparition, les deux personnages, bouffis par les années (mais que le synopsis tente d'expliquer rapidement), rejouent la farce des débuts, avec une teneur intacte. Non pas que cela se soit bonifié, mais , force est de constater qu'on a vu pire, à la fois dans le cinéma français et dans la quadrilogie des Visiteurs. Alors on rit de bon coeur, parfois gênés de cette vulgarité médiavale, et parfois on s'impatiente un peu. Mais l'intrigue suit son cours, portée par quelques rebondissements, l'apparition remarquée d'un Robespierre curieusement respecté, et une fin très spectaculaire et, il faut le dire, réussie. Car si l'on pouvait craindre quelque chose, ce n'était pas tant l'humour graveleux du film, non, c'était plutôt le dénouement d'une si grande fresque comique qui a fait le bonheur de tant de générations. On n'en ressort pas rassasié, mais on se dit, qu'au final, on a évité le pire.