Ce film français réalisé par Anne-Laure Daffis et Léo Marchand, est une comédie absurde teintée de fantastique, qui déploie une série d’histoires entremêlées autour des habitants d’un même immeuble, tous plus excentriques les uns que les autres : un magicien perd les jambes de sa victime qui se réfugient chez un célibataire ; un ogre se voit imposer une mission de baby-sitting inattendue. Un patchwork narratif qui repose sur un style visuel hybride mêlant dessin animé, images de synthèse et collages numériques.

Dans ce chaos visuel et narratif, subsistent tout de même quelques signes de créativité. Le projet révèle une volonté sincère de sortir des formats calibrés, en construisant un univers peuplé de figures absurdes et d’ambiances étranges.

L’ensemble est un naufrage visuel. L’esthétique bâclée, bâtie sur des juxtapositions mal maîtrisées, produit un rendu chaotique, repoussant, tout a fait agressif pour l’œil. Le recyclage de séquences d'animation produits par d'autres studios frôle parfois le plagiat honteux, à l’image de la séquence d’ouverture où deux oiseaux pataugeant dans une flaque qui s'avère un copier-coller grossier d’une scène culte de Blanche-Neige et les sept nains (celle des oiseaux qui décorent joyeusement la tarte aux pommes). Le film souffre d’une définition visuelle pauvre, d’un montage confus et d’un rythme déséquilibré. Le scénario est creux, les personnages bavards ou antipathiques, les situations oppressantes, voire déplaisantes.

À cela s’ajoute une réelle difficulté à identifier le public cible. Le langage parfois fleuri écarte d’emblée les plus jeunes, et au-delà de cet aspect, il semble bien incertain que même des enfants de plus de 12 ans puissent tenir devant cette horreur tant elle accumule les fautes de goût et les séquences pénibles. L’ensemble dégage une impression pesante, comme si l’équipe créative s’était perdue en route, dans un délire abscons où la poésie annoncée se transforme en indigestion visuelle et sonore.

L'esthétique bancale de ce film, son humour poussif et son absence de narration structurée en font une expérience pénible. Malgré quelques fulgurances dans l'intention initiale, il est difficile de recommander ce film autrement qu’à des spectateurs curieux d’explorer les marges les plus obscures de la création animée indépendante. Pour les autres, mieux vaut passer son chemin.

Casse-Bonbon
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le 31 mars 2025

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