le 26 déc. 2013
Clinique, méthodique, horrifique
Le fantastique à la française a le mérite de la rareté. Les yeux sans visage en propose une exploration singulière et franchement réussie. Le film se construit comme la conquête d’une image qui se...
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Suite à un accident de voiture, Christiane perd son visage. Elle vit recluse, gardée par son père qui souhaite à tout prix lui faire recouvrer sa beauté d'antan.
Plus « insolite » que fantastique d’après son auteur, cette perle cinématographique est pourtant l’un des rares films français s’inscrivant dans le genre. Savant mélange d’épouvante et d’onirisme, Les yeux sans visage est un long-métrage à part, aussi beau qu'étrange.
On y découvre une succession de tableaux en noir et blanc, baignée par des lumières tantôt vaporeuses tantôt écarlates, traduisant la vie lugubre dans laquelle Christiane est faite prisonnière. Une mystérieuse litanie de jeunes filles aux yeux limpides défile dans le manoir où réside l’accidentée, mais n’en ressortent qu’une fois seulement le sang glacé.
Georges Fanju, réalise un film d’épouvante d’une justesse épatante, grâce à l’alliage d’une dimension poétique et d’une tension palpable dans toutes les composantes de l’œuvre. Véritable orfèvre des atmosphères, rien n’est laissé au hasard, autant dans la mise en scène revisitant les lieux incontournables du film d’horreur, caves, manoir, hôpital, cimetières, qu’à travers la trame narrative ponctuée de motifs musicaux macabres, rythmant non seulement les captures mais également le désespoir de la captive.
La typologie des personnages est soignée, du savant fou à l’assistante servile. Edith Scob, incarnant Christiane, gracile, étincelante en ange déchu, semble flotter à chacune de ses apparitions. Telle une poupée de cire, elle erre dans l’enceinte de son mouroir, le visage figé, dissimulé, elle cache en réalité un élan qu’elle seule pourra satisfaire.
Les Yeux sans visage, tire sa beauté inouïe du pouvoir suggestif qu’il convoque à chaque instant. Le réalisateur invite au détail et propose une incursion au cœur de l’inconscient du spectateur. Ce dernier pourra y déceler des images faisant tout autant appel à ses instincts les plus primitifs, qu’à sa capacité d’abstraction face au lyrisme du monstrueux.
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Créée
le 22 mars 2020
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