En seulement quelques films, James Dean était devenu une icône, une légende et un monument du 7ème art. Il avait indéniablement une personnalité fascinante et un charisme évident. Néanmoins ce qui a vraiment fait sa légende et qui a construit son image c'est ce rebelle au destin tragique. Le genre d'histoire qui fascine Hollywood, l'homme trop intelligent pour son propre bien et que les studios voulaient domestiquer car trop hors norme, unique. Il y avait clairement les bases ici pour en faire un biopic passionnant et donner les clefs du film à Anton Corbijn semblait être évident, étant photographe comme le personnage principal, malgré le faîte que sa filmographie ne soit pas des plus passionnantes. Néanmoins les sujets qui semblent être en or, ne sont pas forcément ceux qui sont le mieux exploiter et tant de promesses ne peuvent que mener à la déception.


Le scénario à pourtant la bonne idée de ne représenter qu'un moment de vie de James Dean, et non de retracer toute son histoire. Ici on s'intéressera donc au début de sa carrière, de sa rencontre avec le photographe Dennis Stock et des origines des photos qui ont été publiés dans Life. On va donc suivre le parcours de ses deux individus en quête de gloire pour lancer leurs carrières ainsi que leur relation tumultueuse entre pragmatisme professionnel et profonde amitié. Néanmoins tout ce qui entourera le photographe aura du mal à captiver, son histoire de famille se montrant des plus banales, ses scènes ont tendances à être didactiques et plongeant dans un certain académisme. Tandis que sa carrière en temps que photographe ne semblera jamais menacée malgré ce que le film voudrait nous faire croire, ce qui enlève pas mal d'enjeux à l'ensemble. Au final, il ne sera que le témoin du parcours fascinant de James Dean. C'est son impulsivité à lui, son charisme et sa dimension dramatique qui fera tout l'intérêt du film. Que ce soit la manière donc il sera utilisé par les producteurs, en particulier Jack Warner, qui voudront le discipliné, qu'il ne soit qu'un gentil animal de compagnie près à céder à toute leurs demandes, ou que ce soit ses questionnements sur sa vie, sa famille et etc. Tout cela sera vraiment intéressant, permettant d'aborder une certaine humanité à l'ensemble et permettant de voir l'envers du décor hollywoodien, qui se montre cruel et impitoyable. Certains dialogues se montreront assez inspirés notamment dans l'exploration de l'amitié entre Dean et Stock malgré quelques longueurs pesantes surtout sur la fin du récit qui aurait gagné à avoir 15 min de moins. De plus l'ensemble sera en fin de compte bien moins passionnant que l'on aurait cru, handicapé par l'histoire du photographe, des développements intéressants passé sous silence ainsi qu'un traitement bien trop classique de l'histoire.
Par contre le film à au moins le mérite de disposer d'un excellent casting. Dane DeHaan est un choix diablement intelligent pour incarner James Dean. Même si il ne ressemble absolument pas à la star d'un point de vue physique, il dispose du même genre de charisme désinvolte et fiévreux. Il a vraiment réussi à s'imprégner du rôle et offre une superbe performance. Néanmoins ici on aura plus souvent tendance à retenir la prestation incroyablement juste et fascinante de Robert Pattinson qui arrive souvent à voler la vedette malgré le faîte qu'il soit handicapé par la partie du récit la moins intéressante. Il retranscrit à merveille les névroses et angoisses de son personnage arrivant à être à la fois manipulateur, gauche, arrogant et profond. Il est indéniablement ici dans son meilleur rôle. Ils sont accompagnés de rôles secondaires plus anecdotiques mais tous campés par de très bons acteurs comme Ben Kingsley et Joel Edgerton.
Après il est dommage que la réalisation ne parvienne jamais à leur rendre honneur. La photographie fait le minimum syndical, la bande sonore n'est pas mémorable tandis que le montage se montre bien trop académique. Anton Corbijn signant une mise en scène froide et bien trop classique qui ne parvient jamais à iconiser ses personnages. Etant lui aussi photographe, on aurait pu penser qu'il parviendrait à capter ses moments de vies et qu'il serait en mesure de faire de très belles images mais finalement on est face à un résultat fade. C'est un travail très générique et impersonnelle qui manque singulièrement de rythme créant souvent l'ennui chez le spectateur. Comme pour ce qu'il avait fait avec The American ( précédent film de Corbijn et seul que j'ai vu en dehors de Life ), il prouve qu'il n'a aucun sens de la cinématographie et du rythme faisant d'un sujet passionnant, un film insignifiant.


En conclusion Life est un film moyen. Le metteur en scène ne sait absolument pas comment traiter son sujet alors il prend pour la plupart du temps le mauvaise décision. Résulte un film souvent ennuyeux et anecdotique alors qu'il aurait du être un passionnant morceau de cinéma à l'image de la star dont il tente de raconter un passage de sa vie. Néanmoins tout n'est pas à jeter, le scénario possède de bonnes choses et on s'intéresse beaucoup à ce qu'il peut nous dire sur son icône. Surtout que le film est soutenu par un excellent casting et qui arrive vraiment à sauver les meubles. Donc on reste devant un opportunité gâché mais qui globalement se laisse regarder, dommage que l'académisme est été choisi ici, avec le bon réalisateur on aurait pu avoir un film original et diablement stimulant.

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le 14 sept. 2015

Critique lue 805 fois

7 j'aime

Flaw 70

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