Les "clichés" d'une vie

En s'emparant des figures de Dennis Stock et de James Dean, Life cherche à présenter la relation unique entre le photographe et le jeune acteur. Sorte de film à deux têtes sur les prémices d'un mythe, la face cachée et la construction d'une légende, Life est porté par l'indéniable et toujours présente aura de l'acteur aux seulement trois films. Si une certaine lenteur et un manque de rythme peuvent gêner à première vue, ils permettent cependant l'immersion dans le star-système hollywoodien des années 50 et la découverte en douceur et en nuances d'un James Dean se laissant apprivoiser par l'objectif et celui qui le tient. Les deux acteurs, Robert Pattinson et Dane DeHaan, se glissent assez aisément dans les chaussures de ces deux grandes pointures du monde artistique. La chose n'étant pas aisée, ils y parviennent sans cabotinage et avec un respect certain, il semblerait. Si DeHaan n'est pas physiquement le portrait de l'acteur qu'il incarne, il parvient grâce à son jeu à capter et transmettre le mystère entourant ce dernier. Attention à ne pas voir Life comme un biopic, ici Anton Corbijn ne s'intéresse qu'à 2 semaines de la vie de ses personnages, au tournant majeur que leur rencontre a eu sur leurs carrières respectives. Bien sûr lorsque le générique arrive on souhaiterait en connaître davantage et c'est donc avec curiosité que l'on peut se pencher plus profondément sur l'héritage laissé par Dennis Stock et James Dean.