Bien que son ADN soit quelque peu greffée de l’Alien de Ridley Scott, prestigieux à l’époque, Daniel Espinosa donne un souffle assez différent à son film.


On notera une huis-clos avec un casting réduit afin de mieux identifier chaque protagoniste. Cependant, le travail de fond manque ou est bâclé pour qu’on s’attache à la totalité du groupe, avant que le drame inévitable vienne tout perturber. Seul le Dr David Jordan, campé par Jake Gyllenhaal, possède cette richesse émotionnelle que l’on appréhendera rapidement. Quant à Ryan Reynolds et Rebecca Ferguson, ils passent à côté de tout. On aura donc presque l’impression que les autres membres de l’équipage sont présents dans l’unique usage et logique d’un scénario en tout point prévisible. On survole le domaine scientifique pour le pur divertissement, façon série B. Il est évident que le travail de fond est à revoir.


Et malgré ce constat si redondant de nos jours, le réalisateur semble avoir réussi à corriger la formule de la recette facile pour nous garder notre attention en alerte. Un effet éphémère que l’on appréciera juste l’intention. Cela se justifie par un rythme bien équilibré entre les scènes tensions et d’horreur à l’œuvre ici. La crainte est essentiellement inspirée par la notion du viol et de la claustrophobie. La mise en scène est rigoureuse et promet en matière de cohérence.


Quant à la menace, elle suggère une évolution intrigante mais rapidement effacé de toute réflexion, jusqu’au dénouement. Il y a de bons points à noter, mais ils se lient très difficilement entre eux pour pouvoir affirmer une réelle implication et immersion.


Au final, « Life : Origine Inconnue » émet l’approche du comportement humain face à une entité extra-terrestre, qu’elle soit intelligente ou non. « Premier Contact » aborde ce sens, sauf qu’ici la réponse est plus violente. L’interaction dès les premières minutes avec l’origine inconnue vire évidemment au drame, face à la peur. La progression et l’ascension de l’entité reste maîtrisé. Mais il arrive souvent que le « plagiat » fasse surface, en notant une association supplémentaire avec « Gravity », gâchée comme le projet qu’il aurait pu devenir… A moins que l’ouverture sur le rideau de fin suggère bien plus que sa terrifiante découverte !

Cinememories
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le 9 juin 2017

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