J'aurais voulu aimer ce film.
Un mélange de genres détonnant qui serait amusant s'il n'était pas si confus. C'est sympa d'avoir l'impression d'aller d'un sous-Alien/2001 vers un film Hammer en passant par un Romero ou The Exorcist de Friedkin (avec inexplicablement des anticipations bizarres des téléfilms érotiques d'M6 du début 2000). Cependant la trame manque de concision, d'où la saturation, les contradictions et le trouble général.
Restent les décors, l'OST (de Henry Mancini, par le London Symphony Orchestra (même si la version américaine contient des apports de dernière minute par Michael Kamen et James Guthrie)) et surtout les effets spéciaux - principalement les animatroniques - qui pour moi ont un certain charme, en partie grâce au flot d'argent mis à disposition par la Cannon.
Pour conclure sur le positif, on peut signaler le plaisir de voir créditées quelques personnalités appréciées, telles que Dan O'Bannon (qui coadapte ici le roman original en scénario) et Patrick Stewart
(qui meurt comme une quiche et qui est bien loin de la noblesse qu'il sera capable de conférer à un Captain Picard quelques années après).
Tout ceci sacrément gâché par le chaos ambiant, le manque de charisme des protagonistes (dont on pourra aussi parfois questionner la direction d'acteurs) et le malaise que crée la surexposition du corps de Mathilda May :
" Ça fait une trentaine d'années que j'essaye d'oublier cette
histoire et de toutes les manières ça me revient dans la gueule.
J'ai des fans de Science-fiction, ils me déplient des posters de moi entièrement nue, c'est horrible "
— M. May, Les enfants de la télé (Ruquier), France 2, octobre 2018.
En résumé : un sacré potentiel gâché, même les effets spéciaux savoureux sont victimes d'une surenchère comparable aux excès des blockbusters contemporains qui nous rendent insensibles.
On peut se divertir si on fait l'effort de trier, mais en voulant trop en faire Tobe Hooper aurait aussi bien pu baver sur un Tupperware.