Like Minds
6.4
Like Minds

Film de Gregory J. Read (2006)

J’attendais avec impatience de voir Like minds, même s’il s’avérait n’avoir que très peu de choses en commun avec l’idée que je m’en faisais, et je ne regrette rien. J’ai adoré l’ambiance plombée du film, le côté huis-clos, manipulation mentale, et surtout l’interprétation livrée par Tom Sturridge et Eddie Redmayne, qui est magistrale.

Tout l’intérêt du film réside dans leurs attitudes corporelles, leur manière de se rôder autour et de lutter contre l’issue qu’on connait depuis les premières minutes du film. J’ai trouvé extrêmement géniale l’ambiguïté du comportement des deux gamins, et celle des interrogatoires menés par Toni Colette. Les jeux de regards et les atmosphères lumineuses ne doivent pas y être pour rien. Le personnage de la psy m’a paru étrangement déconnectée de l’intrigue, rester en marge, d’une manière très « objective et vaguement condescendante ». C’est sans doute ça qui rend si profond et fragile le personnage de Alex, durant les interrogatoires, tant il est encore sous l’emprise de Nigel, de son souvenir.

Contrairement à certains, je n’ai pas déploré la présence des ossements, des livres d’anatomie, je trouve qu’elles ajoutent au caractère parfaitement « fucked up » des personnages principaux, et représentent tout à fait fidèlement le principe de fascination/répulsion qui structure tout le film.

Le fait de laisser des flous sur un certain nombre des projets de Nigel m’a plu, j’ai regretté par contre que le réalisateur ne scénarise pas d’avantage le vrai contexte de la société secrète templière telle qu’il la conçoit, je pense qu’elle aurait permis de saisir davantage à quel point l’interprétation de Nigel est biaisée/ ce contre quoi il peut désirer se battre lui-même.

J’ai donc plutôt regretté les grandes ellipses que présentait le scénario sur une bonne part des personnages secondaires (dont la plupart des templiers, et particulièrement le personnage de l’inspecteur irlandais), on y aurait gagné en ombres. C’est mon seul bémol.

Il y a beaucoup de distances, sur la fin, et j’ai trouvé ça très intéressant, cette manière de se retirer sur la pointe des pieds, silencieusement, en prenant pleinement conscience du poids de certains mots, c’était très adapté.
Minuitetdemi
8
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le 10 avr. 2013

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