le 22 mai 2014
Critique de Limite par Alligator
Énorme déception : je m'attendais à un coup de cœur. Or, je ne suis jamais parvenu à me baigner dans ce poème d'images. Je me suis abondamment ennuyé. Comme devant le travail naïf et enthousiaste...
Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.
Cette pépite méconnue du cinéma brésilien du début du XXe siècle (et de la fin du cinéma muet) et unique réalisation à 21 ans du cinéaste Mario Peixoto fera sans doute la joie d'une poignée d'amateurs, pas plus. Je n'ai moi-même pas totalement adhéré à l'exercice de style qui développe une toile narrative expérimentale extrêmement ténue et fragmentée, comme captée au travers d'un prisme déformant les perspectives, et faisant preuve d'une liberté artistique assez sauvage. Mais ne serait-ce que pour cette tentative d'expérimentation, j'ai une très grande sympathie pour le film et pour ce qui est véhiculé, pour des extraits picorés çà et là davantage que pour l'œuvre dans son ensemble qui reste un peu trop obscure et chaotique (expérimentale quoi, pour le redire encore une fois) à mon goût.
La théorie est très simple : deux femmes et un homme semblent piégés sur une barque au milieu de l'océan, et plusieurs flashbacks révèlent des images très parcellaires de leurs passés respectifs. On comprend très vaguement qu'une femme s'est échappée de prison, que l'autre s'est enfuie pour quitter son mari, et que l'homme a subi des péripéties sentimentales diverses (à base de tromperie et de lèpre, rien que ça). Tout cela est raconté avec une économie de mots, c'est-à-dire de cartons, assez extrême, il doit y avoir 5 lignes de sous-titres en deux heures : autant dire que la narration se fait presque exclusivement par l'image à forte résonance symbolique et par les musiques de Satie, Debussy et Stravinsky.
Même s'il y a beaucoup de moments de flottement sur la durée totale, on a l'impression de naviguer dans un rêve, avec des sentiments et des sensations communiquées de manière furtive et confuse. La dimension de film issu de la fin de l'ère de muet et cette façon très poétique de raconter une histoire me fait beaucoup penser à ce que j'ai ressenti lors du second visionnage de L'Atalante de Vigo, sans trop parvenir à fixer ces idées. L'image du visage féminin entouré de mains menottées est très forte, elle ouvre et ferme le film pour circonscrire le cadre de ce moment à la dérive, avec pas mal de passages un poil ennuyeux, avec des répétitions pas toujours probantes à mes yeux, mais qui laissent une empreinte graphique et sensitive toute particulière.
https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Limite-de-Mario-Peixoto-1931
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Un réalisateur(rice), un (seul) film, Top films 1931, Mon cinéma muet, Dernières bizarreries vues et Mon cinéma brésilien
Créée
le 23 mai 2023
Critique lue 90 fois
le 22 mai 2014
Énorme déception : je m'attendais à un coup de cœur. Or, je ne suis jamais parvenu à me baigner dans ce poème d'images. Je me suis abondamment ennuyé. Comme devant le travail naïf et enthousiaste...
le 10 mai 2025
Vous n'avez pas beaucoup entendu parler de Limite ? Rassurez-vous, vous êtes loin d'être seul. Moi-même, je l'ai découvert il y a deux ans. Un fantôme du cinéma, ce film muet brésilien, réalisé par...
le 23 mai 2023
Cette pépite méconnue du cinéma brésilien du début du XXe siècle (et de la fin du cinéma muet) et unique réalisation à 21 ans du cinéaste Mario Peixoto fera sans doute la joie d'une poignée...
le 20 juil. 2014
Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...
le 10 janv. 2015
"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...
le 8 mars 2014
Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...
NOUVELLE APP MOBILE.
NOUVELLE EXPÉRIENCE.
Téléchargez l’app SensCritique, explorez, vibrez et partagez vos avis sur vos œuvres préférées.

À proposNotre application mobile Notre extensionAideNous contacterEmploiL'éditoCGUAmazonSOTA
© 2025 SensCritique