Dommage. Trois fois dommage.
L'idée de base me renvoie un vieux fantasme personnel : pouvoir utiliser les capacités de son cerveau à leur maximum. C'est ce qui arrive à Eddie Mora, écrivain raté et en chute libre. Après s'être fait largué comme une merde par sa dernière copine, il tombe sur le frère de son ex-femme, dealer reconnu. La déprime aidant, le beau frère refile une drogue non testée à Eddie qui lui permet de réaliser son vrai potentiel et transcender sa condition de fourmi anonyme et agonisante. Le loser devient un golden boy séduisant à qui rien ni personne ne résiste.
Et à quoi rêve ce con ? Devenir un trader légendaire. Trouver un vaccin contre le SIDA ou une énergie renouvelable ? Non non, monsieur va devenir trédaire. La carrière d'écrivain ? Trop facile. Sac à merde, pars donc à la poursuite du bonheur avec Will Smith... Mais fais attention Jérôme Kerviel en herbe, il y a des vilains dans ce monde là, que t'arrivera-t-il quand tu seras à court de dope ? Ben tu te retrouveras comme un con et tu te diras que tu aurais du écouter les spectateurs qui te gueulent de penser à la pénurie pauvre junky débile ! De ce coté là, le film de Neil Burger est complètement raté. Comment un mec accro à la meilleure came jamais créée peut ne pas penser à la fin de son stock ? Du coup, les moments tragiques qui découlent du manque sonnent affreusement artificiels.

C'est d'autant plus dommage qu'il y a quelques scènes de tension bien foutues, conduisant à des choix qui pourraient s'avérer lourds de conséquences si ce branleur de scénariste s'était un peu sorti les doigts. Autant de potentiel gâché, c'est franchement rageant. Et pour parachever le tout, on a une nouvelle preuve que les meilleures années de Robert de Niro sont malheureusement loin derrière lui... Un mythe s'effondre (il avait déjà bien pris dans la gueule avec la saga Fockers).

J'ai rarement vu une fin aussi pourravissime : une ellipse de 12 mois, une discussion toute plate et hop, écran noir. Vous vous foutez d'ma gueule ou quoi ? Genre y avait pas matière à faire un grand affrontement final contre un méchant camé comme lui ? Ou quelque chose d'un peu dramatique, avec de l'émotion dedans et des mic-macs tordus ? Non non, ils ont opté pour la conclusion la plus pourravissime qui soit. Tas de cons.
Mieux vaut (très certainement) lire le roman dont a été tiré le film, "The Dark Fields" d'Alan Glynn.
NicoBax
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le 11 juil. 2011

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NicoBax

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