Le 13ème amendement filmé avec maestria !
Lincoln, ou une personnalité légendaire dont les idées abolitionnistes menèrent à la guerre de Sécession. Avec Lincoln, projet de biopic qu’il chérit et développe depuis plus de dix ans, Steven Spielberg a enfin l’occasion de se consacrer pleinement à l’une de ses idoles. Lincoln s’érige alors en véritable traité de politique sur les sacrifices requis par l’Histoire et le progrès, fort d’une narration emballante et souple, pourtant constituée exclusivement de longues scènes dialoguées.
Symbole, certes, Abraham Lincoln demeure ici humain, pétri de faiblesses, rongé par la mort d’un fils et par les conflits qui l’opposaient à son aîné, embarrassé par une vie de couple parfois conflictuelle. Ici, Abraham Lincoln se plaît autant à écouter son peuple qu’à raconter des petites histoires signifiantes, drôles, humanistes, captivantes. Un Lincoln que Daniel Day Lewis ne se contente pas d'incarner tant le comédien est parvenu à créer ce qui sera sans doute à jamais dans l'imaginaire des gens la personnification absolue du 16ème Président des USA (l'Oscar l'attend déjà). Admirablement secondé par des acteurs tous parfaits (une bonne vingtaine de rôles d'importance capitale et parfaitement joués dont un impressionnant Tommy Lee Jones et la revenante et admirable Sally Fields en femme du Président).
Et quoi de mieux pour résumer et même synthétiser tout le génie spielbergien que cette extraordinaire séquence du vote 13ème amendement où tout l'art du cinéaste - choix des plans, montage, jeu des comédiens,...- éclate de la plus brillante des façons au point de nous river à notre fauteuil alors que l'issue est connue de tous.
Spielberg, un cinéaste au sommet de son art qui signe avec Lincoln l'un des longs-métrages les plus aboutis de sa prestigieuse filmographie.