Ce film librement adapté du témoignage d'Azar Nasifi nous plonge au cœur d'un pays en plein bouleversement où les femmes perdent peu à peu leurs libertés. Lire Lolita à Téhéran nous dévoile un groupe de femmes touchantes, qui tentent de trouver une forme d'émancipation ensemble par la littérature. Le ton donné par les actrices est juste et prenant.
J'ai été prise d'un attachement certain pour ces femmes, leur intérêt pour littérature et leur sororité m'ont bouleversée, j'ai craint pour elles, j'ai ri et pleuré avec elles. Mais il n'en reste pas moins, que l'émotion passée, plusieurs points m'embêtent et me laissent un goût d'inachevé.
Il est fait le choix de ne montrer qu'une frange intellectuelle et bourgeoise de personnages, qui peuvent certainement se permettre plus que d'autres. C'est le seul point de vue qui est montré et souligné comme valide durant le film.
Ensuite l'émancipation des femmes se fait suivant le modèle occidental, en lisant des romans américains et en se tournant vers les États-Unis. Ils sont le point de départ et d'arrivée, comme un ilot qui lui seul peut apporter liberté et bonheur.
C'était ma crainte au début du film et cela s'est confirmé : c'est une forme de regard occidental est portée sur l'histoire de ces femmes iraniennes. Cela ne m'étonne pas vraiment compte-tenu que le réalisateur Eran Riklis est israélien, mais cela confirme mon envie de lire l’œuvre originale d'Azar Nafisi et sa propre vision.