Liste noire
5.4
Liste noire

Film de Alain Bonnot (1984)

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Quand sa fille se fait descendre au terme d’une fusillade entre gangsters, Annie Girardot enfile son pardessus noir en similicuir et s’en va dessouder du voyou. Pour le coup, on a vraiment le droit à un vigilante à la Française, un peu dans la veine du Parole de flic avec Alain Delon qui sera tourné un an plus tard. Mais, comme souvent lorsque le polar français souhaite s’engager dans ce genre de film, il peine à rivaliser avec ses cousins américains. L’entrée en matière est pourtant prometteuse avec une exposition bien amenée et des scènes nerveuses bien ficelées. Mais le film perd en efficacité dès lors que la vengeance se met en route. Absente des écrans depuis trois ans, Annie Girardot faisait son retour sur les écrans avec l’ambition de retrouver son statut des années 70. Dans ce rôle à la mode, elle espérait donc montrer qu’elle était toujours dans le coup. Mais, force est de constater, que si elle se révèle plutôt crédible dans son rôle, le scénario l’entraîne sur des chemins d'abord balisés puis totalement invraisemblables ensuite.


Pas de surprise donc dans ce polar qui ne manque pas de maladresses au fur et à mesure de son récit. Entre une héroïne qui déclare devenir folle en faisant la peau à un de ceux qui sont responsables de la mort de sa fille et un policier qui couvre avec bienveillance ses actes de vengeance, le scénario a tendance à s’affaiblir terriblement et certaines scènes ne sonnent pas très justes. Et ce n’est pas la présence de Michel Aumont, en toute fin de métrage, venant faire la morale au policier qui parvient à faire gagner l’ensemble en authenticité. Au contraire, le discours très sommaire du film le pénalise terriblement. Alors certes, le film est sec jusqu’à l’os mais son manque total de nuances et sa psychologie de comptoir le rendent caricatural au possible.


Pas toujours à l’aise dans son imper, Annie Girardot apparaît plus convaincante quand il faut verser des larmes plutôt que quand il s’agit de vider des chargeurs, et le personnage de François Marthouret n’est jamais vraiment convaincant. C’est dommage car l’ambiance propre aux polars français des années 80 est bien là et l’ensemble se révèle bien rythmé. C’est, en quelque sorte, le dernier film où Annie Girardot porte le premier rôle. Dommage que l’ensemble manque de personnalité pour se démarquer de la production de l’époque.


Play-It-Again-Seb
5

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le 9 févr. 2024

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PIAS

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