Le navet ; symbiose parfaite entre stupidité et niaiserie.

Cette critique, pleine d'amertume et de mauvaise foi, va me valoir un lynchage collectif, j'en suis conscient. Et je l'attends avec impatience.

Litlle Miss Sunshine, ou le film adulé par la critique, adoré par le public, je m'y attaque avec quelques espoirs mesurés. Je m'attends à de la poésie, un sourire bienveillant à la fin, peut-être accompagné, si le succès est complet d'une petite lueur béate dans les yeux.

10 minutes de film et les premiers doutes commencent à germer dans mon esprit. Et si... Non ! Je n'ose encore me prononcer. Je formule, pour chaque personnage, une hypothèse évidente de son avenir.

30 minutes plus tard, deux de mes hypothèses sont vérifiées. Je suis effrayé devant tant de profondeur psychologique. Des personnages dignes de Un amour de bohème, série qui remplacera Louis la Brocante sur la 3 lorsque celui-ci aura (enfin) cessé de tourner (pour ceux qui ne regardent, à raison, jamais la 3, le palmashow donne un aperçu assez efficace de ce que ça donne http://www.youtube.com/watch?v=GqWZ_vbcIwg de 2'30" à la fin environ.)

Une mère qui fait tout pour que sa famille de naze soit enfin réunie, un père raté qui fait semblant de se croire trop fort, une fille qui se prend pour une miss, un fils ado rebelle qui hait tout le monde, un grand-père junkie et le vrai beau-frère gay suicidaire et amateur de Proust. Vous êtes sérieux ? On vous donne Plus Belle la Vie à regarder en disant que c'est la nouveauté indépendante américaine, vous trouvez ça génial ? Parce que niveau acteurs et personnage, Olive ou Barbara, Richard ou Leo, Frank ou Thomas, Edwin ou Roland, Sheryl ou Blanche, c'est exactement la même chose. Il y a juste le nom qui change. Le cri de la belette cendrée résonnant dans la nuit ou les mièvreries de ces personnages sans queue ni tête, peu de différence, c'est totalement dénué d'intérêt.

Bon je reconnais, il y a une phrase intéressante dans le film. C'est lorsque Frank parle de Proust. Mais tant de gentillesse, tant de niaiseries, ça ne vous énerve pas ? Cette fin est RIDICULE. De toute façon, Olive tu es moche ET grosse. Heureusement que tu ne gagnes pas les concours de beauté, ce serait pas juste pour toutes les petites filles qui se privent de glace. Les concours de beauté, ce n'est pas ce qui compte, mais il t'a fallu 1h40 pour t'en rendre compte ? Achètes-toi un cerveau jeune fille. Heureusement un peu d'horreur existe encore dans ce monde trop gentil. Qu'est ce qu'on s'ennuierait sinon.

"J’ai vu, pendant toute ma vie, sans en excepter un seul, les hommes, aux épaules étroites, faire des actes stupides et nombreux, abrutir leurs semblables, et pervertir les âmes par tous les moyens. Ils appellent les motifs de leurs actions : la gloire. En voyant ces spectacles, j’ai voulu rire comme les autres ; mais, cela, étrange imitation, était impossible. J’ai pris un canif dont la lame avait un tranchant acéré, et me suis fendu les chairs aux endroits où se réunissent les lèvres. Un instant je crus mon but atteint. Je regardai dans un miroir cette bouche meurtrie par ma propre volonté ! C’était une erreur ! Le sang qui coulait avec abondance des deux blessures empêchait d’ailleurs de distinguer si c’était là vraiment le rire des autres. Mais, après quelques instants de comparaison, je vis bien que mon rire ne ressemblait pas à celui des humains, c’est-à-dire que je ne riais pas. "
Lautréamont, Les chants de Maldoror.

Sur ce, je vais assassiner quelques bébés phoques.

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le 12 sept. 2012

Modifiée

le 12 sept. 2012

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Thomas_Dekker

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