Way Done We Go

Chaque mutant à sa fin… même le plus immortel. Au bout de 17 ans de films on s’attendait bien à ce que Wolverine fasse son dernier show à l’écran. On savait que tôt ou tard Hugh Jackman déciderait de tirer sa révérence et de faire mourir son alter-ego à griffe. Il fallait s’y attendre, au bout d’un moment, notre acteur australien fétiche prenait de plus en plus de rides. Hugh Jackman a donc fait son apparition dans les 10 films de la série (à l’exception de Deadpool).

Il a d’abord rejoint les X-Men en 2001 pour une trilogie culte. Par la suite, deux film solo sont réalisés tandis qu’une trilogie X-Men First Class fait son apparition, dans laquelle il fait des caméos. Il reprend son rôle dans le film Days of Futur Past et termine sa carrière sur son dernier film solo.

Dans cette fameuse trilogie centrée sur Wolverine, on a son passé, son présent et son futur. Le gros problème de cette trilogie, c’est que son premier opus s’incruste d’un seul coup au cinéma et n’entre absolument pas en compte avec la trilogie X-Men.

Origins Wolverine est un véritable navet, bourré de fautes et d’incohérences. Le film n’apporte strictement rien. Etant donné que l’on avait certain fragment de son passé présent dans les deux premiers films X-Men. Ils ont simplement réalisé un film, qui explique d’où vient le nom Wolverine… une stupide histoire de triangle amoureux. La transformation est niaise et aucun rapport avec les lieux. Un groupe de mutant mercenaire dont tout le monde meurt, sauf les deux immortels. Et un sacrilège au Deadpool du comics. En clair, ce film est très mauvais et fait baisser l’audience d’audimat.

Le combat de l’immortel, cette suite des aventures de Wolverine, rejoint les événements après la trilogie X-Men, retour au présent. Ce film, déjà signé James Mangold, marque déjà la fin notre héros griffu. Alors que les rides commencent à prendre sur Hugh Jackman, Wolverine se sent déjà plus de vivre et voudrais mourir pour rejoindre l’amour de sa vie. Ce film n’est pas très riche en mutant, des scènes de combat un peu répétitif, des scènes de violence supprimées, et une relation sans importance. Cependant, James Mangold ne baisse pas les bras. Même si son précédent film avait tous ce qui fallait pour réaliser une bonne audience et un ressenti approuvé, son dernier opus devait marquer la fin définitive d’un mutant à bout de souffle. Le but n’étant pas de mettre fin au mutant immortel, mais de dire adieu à son interpréteur. Hugh Jackman avait affirmé qu’il s’agissait de son dernier rôle et dernière apparition.

Le jour de sa sortie au cinéma, Logan reçoit un accueil des plus favorables et est considéré comme étant le meilleur film de la trilogie Wolverine. Bien que la bande annonce résumait la majeure partie de l’intrigue, la découverte du film en elle-même est excellente. Le film se situe donc dans le futur, en 2029 précisément, et reste concentré tout le long du film sur le personnage de Logan. Notre mutant griffu n’existe plus ou n’est plus qu’une ombre de son fantôme. Un mutant à bout de force, de combat et de survie, il s’est que sa mort est proche et qu’il n’attend plus qu’elle. En attendant de pouvoir mourir un jour, Logan fait de son mieux pour gagner de l’argent et s’occupe d’un professeur Xavier malade et dépressif, jusqu’au jour où un imprévu va bouleverser sa courte vie. Un film qui se révèle bestial et cavale dans une Amérique lointaine.

Dans ce futur post-apocalyptique, Logan et Xavier ne sont plus les mutants des temps d’avant. Ils ont tous les deux tournés la page et vivent du mieux qu’ils peuvent avec l’intermédiaire d’un autre mutant : Caliban (déjà aperçu dans le film X-men Apocalypse). Xavier n’est désormais plus qu’un tétraplégique souffrant et continue de croire en l’espoir, pendant que Logan joue les chauffeurs de limousine dans la journée et ne croit plus en rien. Il a enfin retrouvé son identité : James Howlett et essaye tant bien que mal de résilier le mutant qu’il est en lui. Il n’en a plus rien à faire de la vie, plutôt que d’aider les gens, il préfère les laisser tomber. Pour leurs dernières interprétations de la saga X-Men, Patrick Stewart et Hugh Jackman donne le meilleur d’eux-mêmes dans leurs rôles respectifs. Les deux acteurs réalisent un audimat dès plus spectaculaire : Jackman dans sa dernière prestation de Wolverine sauvage et bestiale et Stewart en vieil homme coupable et fragile.
Logan marque non seulement le finale de deux mutants âgés mais aussi la nouvelle génération de mutant. Dafne Keen, dans le rôle Laura Kinney / X-23, montre une réel implication dans le film. Le côté hargneuse et animal de la gamine donne un renvoi au Wolverine du premier X-Men.

Pour que Logan meure à la fin du film, il lui fallait un dernier combat mythique… et quel meilleur combat que Logan contre X-24 (son propre clone). Un combat qui baigne dans le sang et dans la débandade… Toute griffe dehors ! Sur les deux scènes de combat, Logan est en très mauvaise posture. La première fois, c’est un fermier qui parvient à neutraliser X-24 et sur la dernière c’est Laura qui met fin au combat en tirant une balle en adamantium en pleine tête de X-24. Logan était un animal solitaire depuis le début, mais il a toujours eu besoin d’aide au final (Dent de Sabre, Yukio et Laura). En plus de X-24, on a également en ennemi du film deux personnes dont l’un des deux avait un lien avec le début du film : Donald Pierce (Boyd Holbrook). Celui-ci accordait une importance avec Laura et les trois mutants mais passe très vite en second plan où au final on ne lui donne pas sa chance de faire ses preuves. Quant à son patron, le Dr. Zander Rice (Richard E. Grant), on ne lui accorde absolument aucune importance sur les 3-4 scènes du film où il apparait.

En plus de ces hommes, le film introduit une famille qui n’aura pas son lot de consolation. Pour une durée courte de 30 minutes de film, la famille Munson représente le passage harmonieux, plaisant et dramatique du film. Un homme avec sa femme et son fils se font tous tuer à cause d’un destin nommé : Charles Xavier. Parce que celui-ci a décidé de profiter du peu de temps qui leur rester à passer un moment en famille, sans que ça gâche le film.

Si on se focalise sur la trilogie Wolverine, il aura vécu plus de 184 ans (X-Men Origins commence en 1845 et se termine en 2029 dans Logan). Hugh Jackman n’a jamais eu besoin d’être remplacé que ce soit pour jouer un Wolverine jeune ou vieux. Vous aurez peut-être remarqué que dans son dernier film, ce n’est pas Joël Zafarrano (la version française) qui fait son doublage habituelle mais Jérémie Covillault.

En conclusion, ce film est époustouflant, violent et sombre, on reste fasciner du travail réalisé par James Mongold et de la détermination de Hugh Jackman dans ce film marqué à la Berlinale de 2017. On n’oubliera jamais Hugh Jackman pour son interprétation fétiche.