Parce qu'il fallait le faire

C'est très difficile de donner un avis clair et concis sur Logan, très difficile de se positionner je trouve. Le film n'est pas révolutionnaire, ne nous laisse pas vraiment sur le cul, ne joue pas avec le suspense ou la surprise, ou en tout cas ne les fait pas passer au premier plan. Dans certains cas paraît-il, Less is more, et en ça Logan fait dans la sobriété. Sobre, mais extrêmement violent en même temps. Classique dans son histoire, mais différent dans sa manière de traiter le personnage. Paradoxal ? Tout comme Wolverine. Que cela soit dans les comics, où ce "solitaire" a fait partie de dizaines d'équipes, ou dans ce film : sa relation conflictuelle avec Charles Xavier qu'il traite comme un père ; son regard permanent vers la mort alors qu'il fera tout pour rester ne serait-ce qu'un peu en ce monde

; etc... Ce sont ces dichotomies qui le rendent d'autant plus vrai. D'autant plus vivant.
Loin des paillettes et des effets spéciaux grandioses des grosses productions superhéroïques, Logan est terriblement humain, au plus proche de ce triangle de personnages, traités d'une manière qui rend hommage à leurs performances d'acteurs. Il n'en fait pas trop, que le nécessaire. Il a su viser juste. Ce chant du cygne fait honneur à 17 ans de vie commune entre les acteurs et leur alter-égo. Entre ces icônes d'une génération et nous, le public. Relation qui a connu des hauts et des bas. Mais qui a su nous montrer différentes facettes de la production de blockbusters hollywoodiens. Différentes facettes de ces héros qu'on croyait connaître par coeur. De ces relations. De ces humains. Car oui, ils sont terriblement humains. Et de ce fait, ils savent que l'issue de leur vie est fatale.
Cette fatalité, qui peut tomber n'importe quand. Surgir n'importe où. Toucher n'importe qui. Qui frappe lorsqu'on ne s'y attend pas. Et qui n'a bien souvent rien de spectaculaire. Rien d'épique.
Et c'est parfois mieux ainsi.