Remak'up
Mais quel boulet... La tête en l'air, je me suis retrouvé sur mon ordi avec ce remake d'Adrian Lyne du Lolita de Nabokov, au lieu de l'adaptation de Kubrick... Et comme je n'ai pas lu le livre non...
le 22 avr. 2016
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Oublions (pour le moment) le film de Kubrick, celui de Lyne ne s'y réfert pas, et se présente comme une adaptation fidèle du chef-d'oeuvre de Nabokov. La reconstitution est parfaitement réussie, l'image très pro, les acteurs parfaits (mention spéciale pour Mélanie Griffith, parfaite dans le rôle de la mère, qu'on ne voit malheureusement pas assez longtemps, et le roman - même si je l'ai lu il y a plusieurs années - est de mémoire respecté fidèlement. Cependant, le film est extrêmement problématique. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il est ouvertement pédophile (ce qui serait le cas par exemple des photos de David Hamilton), mais le positionnement de Lyne est gênant dans le regard qu'il pose sur son Humbert Humbert (Jeremy Irons), n'insistant pas assez sur la puissance destructrice qui le brûle et la folie qui l'habite, rendant le personnage déséquilibré, malade, fou. Je reviens à Kubrick et c'est ce qu'il réussit parfaitement avec James Mason : c'est un dingue, et il est présenté comme tel, il a presque le profil d'un serial killer. Ici, non, Humbert est juste un amoureux transis, mais d'une gamine de 14 ans. Il sait que c'est mal, il le répète, mais Lyne nous met presque du côté de son personnage est c'est infiniment gênant. Je pense qu'il suit les canons du cinéma Hollywoodien de trop près et qu'il pense qu'en le jugeant au final (il est pris, puis meurt rapidement en prison), cela suffit à le condamner aux yeux du spectateur; mais non, ce n'est pas assez, le regard moral porté sur lui est définitivement problématique. S'il ne fait pas de référence au Kubrick, Lyne en fait deux ou trois à Mort à Venise de Visconti, singeant habilement un ou deux plans. Et je pense qu'on son erreur est là : il souhaite se rapprocher de la passion absolue du personnage de Visconti pour le jeune Tadzio, mais il oublie l'essentiel. Aschenbach n'a jamais de relation sexuelle avec le jeune, et il n'en veut pas, et je ne sais même pas s'il a un désir sexuel. C'est une sublimation, une quête esthétique de la beauté pure. Lyne veut rendre ce sentiment, mais son personnage n'arrête pas de baiser avec une gamine extrêmement aguicheuse et volontaire et le film est sans cesse en train de balancer entre deux sentiments dont l'un est des plus gênants.
Créée
le 11 août 2022
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1 commentaire
Mais quel boulet... La tête en l'air, je me suis retrouvé sur mon ordi avec ce remake d'Adrian Lyne du Lolita de Nabokov, au lieu de l'adaptation de Kubrick... Et comme je n'ai pas lu le livre non...
le 22 avr. 2016
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Un film qui a, je pense, certains atouts : l'ambiance des Etats-Unis des années 1940, des motels, les couleurs, correspondent à ce que j'avais en tête en lisant le livre. Il y a quelques scènes qui...
le 28 mars 2020
12 j'aime
Loin d'égaler le chef d'œuvre littéraire de Nabokov, ce film a quelques points forts mais surtout, beaucoup de points faibles. Le premier, et le plus dérangeant selon moi, c'est l'âge de Lolita. Elle...
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le 11 sept. 2013
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