Comment looper autant un maquillage ?

Looper nous offre une histoire de SF mêlant voyage dans le temps et télékinésie, le tout avec Bruce Willis : comment m’était-il seulement envisageable de ne pas aller le voir ??!!


Pour faire court, mon avis est le suivant : il y a du potentiel mais je pense qu’il faudra que je le revoie. Mais pas parce que j’en ai juste envie comme Les Evadés ou parce que le film est fait pour comme Le 6ème sens ou Usual Suspects mais parce qu’il va vraiment me falloir un deuxième visionnage pour me faire un avis définitif. Un peu comme The Dark Knight Rises, cette première projection m’a laissé un peu dubitatif.


Dans le monde de Looper, des gens sont payés pour éliminer des gêneurs. Ce sont des tueurs à gages mais d’un type assez particulier puisqu’ils n’ont qu’à se tenir au bon endroit au bon moment pour que leur cible apparaisse comme par magie puisque celles-ci viennent « tout simplement » du futur. Le pitch du film vient du fait que Joe, notre tueur à gages, va se retrouver, lors d’un de ses contrats, face à lui-même !


Et là, on arrive à la première grosse erreur du film : avoir voulu absolument 2 acteurs bankables pour chaque âge du héros. Le parti pris, assez risible, de l’équipe a donc été de vouloir grimé Joseph Gordon-Levitt pour qu’il ressemble le plus possible à Bruce Willis. Le résultat est ridicule puisque le maquillage a consisté à accentuer les mâchoires de Joseph et lui maquiller les sourcils… Il aurait été tellement plus immersif et convainquant de prendre un acteur qui ressemble à Bruce jeune !! Mais non, pas assez rentable ! Ce point noir a juste fait sauter ma suspension volontaire d’incrédulité plusieurs fois pendant le film… Et pourtant, Gordon-Levitt a fait du mieux qu’il a pu en imitant les mimiques et la gestuelle de Willis de façon assez proche. Mais c’était trop tard.


!!!! ATTENTION SPOILER !!!


Et maintenant, voici la deuxième énorme erreur qui m’a rendu un peu fou pendant le visionnage : Hé, Messieurs les scénaristes et réalisateur : Willis est gaucher !!! Je le suis moi-même et quand je me suis rendu compte que Willis était gaucher quand j’étais gamin devant Piège de Cristal, j’étais tout fou. Ça m’a donc marqué. Et là, je m’aperçois que Gordon-Levitt, censé être le même personnage mais plus jeune, est droitier. Tiens, problème. J’ai donc passé mon temps dès lors à m’imaginer comment les scénaristes allaient faire pour « adresser l’issue », comme disent nos amis anglophones (tant qu’à utiliser les anglicismes n’importe comment, autant y aller à fond !). Et rien ne venait répondre à cette question : aucun indice, aucun événement. Jusqu’à ce qu’un personnage secondaire vienne mettre le bazaar dans ma tête.


En effet, Kid Blue se fait casser la main droite par Mitchell et là, c’est le drame dans ma tête : mais alors, ça voudrait dire que le vieux Joe est en fait le jeune Kid Blue ?? Mais comment fait-il pour avoir les souvenirs du jeune Joe ? Vous imaginez le casse-tête que je me suis inventé à cause d’une simple erreur de script qui a même été détectée par l’équipe des trailers puisque j’ai lu que certaines scènes dans les bandes annonces du film avaient été inversées pour pallier ce souci.


!!! FIN DES SPOILERS !!!


Bref, ça fait déjà pas mal mais en plus la fin est mal amenée. Tous les événements sont tournés de façon à nous faire réfléchir pour savoir si la fin justifie les moyens et, au dernier moment, le héros a une révélation et décide que ça suffit. Non seulement sur le fond, ça arrive comme un cheveu sur la soupe mais dans la forme, tout est fait pour nous faire croire que ce n’est pas une hypothèse mais ce qui va effectivement se passer. Pour moi, c’est arnaquer le spectateur.
Mais bon, je blablate beaucoup sur les défauts mais je n’ai même pas encore parlé des qualités. Car le pitch du film et la plupart de l’histoire tient quand même en haleine, il y a un événement TRÈS fort pour un blockbuster US, le rythme est haletant, les acteurs convaincants et même si l’histoire d’amour est là pour un motif assez classique, on est touché par ce Bruce Willis amoureux.


J’aurais aimé que les histoires de pouvoirs psy soient plus développées mais cela permet de faire naître des relations particulières entre le jeune Joe et la maman de Cid. Pierce Gagnon, le petit Cid, joue de façon particulièrement ambigu, volontairement ou non et me rappelle des personnages comme Damian. Il est prêt pour jouer des rôles de salauds quand il sera plus grand !


J’ai vraiment besoin de le revoir.

sseb22
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2012 et Les meilleurs films avec Bruce Willis

Créée

le 11 déc. 2012

Critique lue 1.1K fois

13 j'aime

7 commentaires

sseb22

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

13
7

D'autres avis sur Looper

Looper
Before-Sunrise
8

Terminakira

Il est toujours délicat de faire un film sur une boucle temporelle par le simple fait que pratiquement le voyage dans le temps est irréalisable. En théorie, ça fonctionne mais point barre. Certains...

le 10 nov. 2012

124 j'aime

15

Looper
Hypérion
6

Dans le futur, personne ne fait mouche à plus de quinze pas....

Petit aparté avant de commencer cette critique. Toi mon voisin de droite de la salle de ciné de l'UGC des halles, toi qui a cru que tu allais voir Expendables 3 parce que Bruce Willis avait un gros...

le 4 nov. 2012

112 j'aime

46

Looper
zombiraptor
7

Et dire que j'ai failli looper ça...

J'avais quand même réussi à me préserver de toute info sur ce film, m'immunisant presque contre la plupart des préjugés de rigueur sur une production de SF multi-référencée et me promettant encore...

le 7 déc. 2013

59 j'aime

21

Du même critique

Total Recall : Mémoires programmées
sseb22
6

Comment gâcher un vrai travail de fond

Ayant prévu d'aller voir le film, je me suis repassé l'original de 1990. J'ai d'ailleurs écrit sa critique Par conséquent, les différences et les ressemblances m'ont sauté au visage. Et je pense que...

le 16 août 2012

69 j'aime

21

Piège de cristal
sseb22
9

Die Hard de cristal

J'ai toujours été un fan de cette série (bon, surtout les premier et troisième :o). Je dois avouer que le film est marqué "années 80" (cigarette à l'aéroport, arme dans l'avion, les vêtements,...)...

le 23 nov. 2010

63 j'aime

13

La Vie des autres
sseb22
9

D'une justesse désarmante

Berlin Est, 1984. Georg Dreyman est dramaturge et vit avec son actrice principale, Crista-Maria. Officiellement, Georg est fidèle au Parti mais le ministre de la culture le fait quand même surveiller...

le 24 mai 2011

57 j'aime

5