Petit film un peu futuriste sur le voyage dans le temps, ce n'est pas trop mal réalisé, pour une fois, et ça se regarde presque, même si ces salauds du Grand Action ont remplacé les bons vieux fauteuils de rêve par des horreurs sans nom.

Le postulat de départ est un peu cornichon : dans un futur proche de l'époque du film qui est aussi dans le futur, les mafias ont du mal à se débarrasser des cadavres, et comme elles ont quelques machines à remonter le temps illicites, elles se disent qu'en fait, la meilleure utilisation possible de ce truc serait d'envoyer les cadavres trente ans en arrière et d'organiser tout un bordel sur place avec des loopers, des assassins qui effectueront le travail là-bas, ni vu ni connu...

Avec ça, faut pas trop réfléchir à l'intelligence de la chose, faut juste suivre un des loopers joué par Joseph Gordon-Levitt et s'intéresser au moment où il doit rencontrer Bruce Willis.

Joseph est grand, svelte, pas vilain et sans accent espingouin à couper au couteau, et pourtant, allez savoir pourquoi, dans ce film, c'est le sosie de Sergi Lopez, une gageure !

Il y a Paul Dano en gros boulet, forcément, Emily Blunt en fille supposée jolie qui ne me fait rien frétiller entre les jambes et même Jeff Daniels en sympathique barbu. Il y a un gamin horrible aussi, moi, dès que je l'ai vu, j'ai eu des envies de meurtre.

Le film a un petit budget, beaucoup de choses à raconter et il s'étale déjà sur deux heures, du coup, les époques futuristes, on en voit pas grand chose, on reste absolument centré sur le postulat de départ, celui qui est cornichon, surtout que dans le futur du futur ils ont l'air de s'en branler pas mal d'exécuter le premier témoin qui passe sans s'inquiéter outre mesure du traçage de son cadavre...

Il y a un peu de télékinésie, des ralentis pas toujours adroits, du mauvais Akira, Emily Blunt qui ne sait absolument pas se servir d'une hache et pas mal de scènes absolument idiotes. Surtout, il y a une séquence où nos deux héros commandent des oeufs brouillés, des frites et un gros steack dans un dinner et qui n'en bouffent pas une miette. Ca dure des plombes et nous on avait une dalle du feu de Dieu et on regardait l'assiette en rêvant pendant que ces deux connards laissaient refroidir cette merveille...

Deux heures après et l'estomac plein, je n'ai absolument aucun souvenir marquant de ce que je viens de voir. Mais je suis gentil, je salue l'effort, même si tout le monde aura oublié ce film le mois prochain...

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le 31 oct. 2012

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Torpenn

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