"Jamais plus nous nous tairons", les murs parleront pour nous

Ce film nous transmet la culture populaire de Cali, à travers le hip hop, les bavures policières, et les évangélistes. Malgré la vie mouvementée de deux adolescents des rues, le réalisateur Oscar Ruiz Navia nous surprend par les longueurs de ses quelques plans séquences, ce qui donne un rythme vraiment tout en contraste, comme l'est la Colombie. Ce ralenti donne le temps d'observer les graffitis, d'écouter les voix féminines de l'exil, celle anti-Babylone de la radio Cali-Calentura, ou celle d'un soixantenaire aux accents lyriques, puis de regarder les rides sages du visage apaisé d'une grand-mère, ou encore de partager ces moments d'amour filial ou d'amitié juvénile entre les principaux protagonistes.
Se situant dans le contexte des élections municipales, ce film n'oublie pas d'évoquer la réalité de la vie politique colombienne gangrénée par la corruption. Chaque portrait dressé par le réalisateur rend un bel hommage à la lucidité du peuple sur l'état de déliquescence de son pays et du monde, et à sa résilience pour tenter de capter cet étroit filet de lumière, cette mince lueur d'espoir qui illumine pourtant la Colombie.

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le 4 févr. 2017

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