Ryan Gosling est devenu, depuis ses films avec Nicolas Winding Refn, une sorte de figure de proue du cinéma d'auteur indé à l'esthétiques léché. Il n'est donc pas étonnant que, au moment de passer derrière la caméra, que Gosling fasse le choix de livrer un film stylisé, regroupant toute les influences de l'acteur en 95 minutes. En effet, la première chose qui saute aux yeux devant ce film, c'est l'omniprésence de références. Gosling mélange Lynch, Malick, Nichols et, bien évidemment, Winding Refn, avec un certain talent même si le côté "copie" sautent parfois trop aux yeux. De ce fait, le film ne parvient pas complètement à se trouver un style, et livre plutôt un melting pot, néanmoins non dénué de cohérence. Le scénario, à la fois académique et tordu, accroche et laisse une grosse part de mystère et parvient à accrocher et faire oublier un aspect visuel léché mais trop référencé. On l'aura compris, le film est trop influencé pour vraiment être remarquable.
C'est du côté des acteurs que Gosling s'en sort le mieux. Son expérience d'acteur lui permet de diriger à merveille son casting qui livrent quasiment tous une performance remarquable. Christina Hendricks joue de son charme de façon... particulière, Eva Mendes est d'une bizarrerie fascinante, Soeirse Ronan est toujours aussi attachante et Iain De Caestecker reste dans une légèreté adapté au personnage. C'est vraiment là, LE bon point de ce film.
La musique, quasiment toujours bien utilisé, montre là aussi l'influence de Refn (de même que le choix des musiques) et apporte au film un côté clip assez agréable.
Au final, "Lost River", sans être un grand film, est un joli moment de cinéma et une sorte de best of du cinéma indépendant.