Porté par un casting bankable jusqu’aux seconds rôles, mêlant allègrement les récits habituels des comédies romantiques dans un gigantesque divertissement de Noël, ‘Love Actually’ est un véritable objet de pop-culture. En revanche, il est évident qu’avec un pareil cahier des charges, le film n’est pas convaincant sur tous les tableaux.
On pourrait par exemple reprocher au film de s’éparpiller dans des récits un peu anecdotiques et pas forcément très probants : les dialogues de sourd entre Jamie et Aurélia sont franchement kitsch, et la rencontre de Jack et Judy est également très niaise. Les autres récits fonctionnent plutôt bien, mais les connexions entre les histoires ont tendance à être un peu forcée.
Compte tenu de son format, ‘Love Actually’ est également tenu de rester très superficiel dans le traitement des relations entre ses personnages. On regrettera par exemple que la mise à mal du mariage d’Harry et Karen ne soit pas plus exploitée, ou que le jeu de séduction du Premier Ministre soit un peu éclipsé.
Pour autant, on peut saluer la cohésion de l’ensemble. En effet, ‘Love Actually’ traite du coup de foudre dans des situations très différentes, aborde tout azimut les thèmes de l’amour, du mariage, de l’amitié, et parvient malgré cela à insuffler à ce mélange hétéroclite une ambiance bon enfant et chaleureuse tout au long des récits.
On peut être allergique à cette effusion de bons sentiments appuyée par une bande-originale de morceaux naïf et pompeux, mais l’œuvre a le bon goût de jouer un peu d’autodérision. Entre la rockstar qui admet que le single répétée tout au long du film est exécrable, Daniel qui ne croit plus trouver l’amour à moins de rencontrer Claudia Schiffer (qu’il rencontre effectivement en fin de film), et le looser britannique qui séduit uniquement avec son accent, le film joue de sa naïveté pour amuser.
Un divertissement kitsch, mais presque indispensable.