Extase filmique: critique de Love Hunters

Tout premier film de l'australien Ben Young. Commencer avec un thriller psychologique c'était assez délicat mais celui-ci relève le défis, le réussi et signe un film proche de la perfection tout simplement.


Il faut commencer par parler de ce style visuel, juste magnifique, hallucinant, puissant, déstabilisant même. En effet, le réalisateur use de ralenti très prononcé, le long plan du début nous dévoile ce style et c'est très déstabilisant, en effet, avec ses mouvements de caméra et ce ralenti, il nous fait passer pour une sorte de pervers observant sa prochaine proie, c'est fou et percutant car ce n'est que le début du film. La mise en scène générale est très bonne et il tente des choses folle, vraiment poussée, à vrai dire son film est interdit au moins de 16 ans, et la puissance de certaines scènes explique ce choix. Le réalisateur manipule son film de manière millimétré, sèche et totalement épurée. On a droit à des plans assez dantesque dans la mise en scène, dans l'intensité, la puissance des émotions qu'elles retranscrivent, chacune est différentes, chacune marquent tout de même les esprits. Sur ce niveau, Ben Young impose un style léché, efficace et puissant, transmettant sans problèmes n'importe quelles émotions et violences, du grand art.
Le scénario est plutôt bien écrit, il paraît sobre à première vu, même parfois un peu faible, mais finalement non, il développe très bien ses personnages, appuies la psychologie de ces derniers par de très grandes scènes, il amène très bien son film jusqu'à la fin. Il construit doucement et habillement une psychologie à ces personnages qui donne tout son sens à la fin tel une explosion pour le spectateur. Ponctué par des scène dignes d'oeuvre d'art, le film va haut, il monte en puissance comme jamais et transporte le spectateur aussi loin que le film lui permet. L'histoire avance et certaines scènes sont extrêmement bien faites, c'est du niveau de la perfection, elles marquent l'horreur de la situation, elles sont d'une violence psychologique et parfois physiques ahurissante mais aussi d'une beauté éblouissante, ces scènes propulse le film, l'histoire dans une nouvelle phase, et ainsi de suite on avance jusqu'à un final haut en couleur et sous tension absolu. En effet ce final est grandiose, rarement on a vu d'aussi longue séquences ultra tendues, le film se termine parfaitement, sur des scènes remarquable. Après c'est le premier film du réalisateur et qui dit premier film dit erreur, et il y a quelques petites erreurs, notamment dans l'écriture où le film a besoin de ces scènes marquante pour se propulser en avant, il s'appuie dessus, cela marche très si et seulement si on place ces scènes. Vers le milieu, après une introduction de folie, de très haut niveau, tout redescend, entraînant le rythme et tout le reste avec lui, on tombe presque dans la déception, on tombe dans quelque chose de trop classique, sans grosse prise de risque pendant un petit moment, c'est dommage, mais néanmoins le film se rattrape divinement bien et prend beaucoup de risque, ce qui ne manque pas de surprendre voir peut-être de choquer le spectateur.
Les acteurs sont parfait, grandiose, une performance d'une force et d'une violence, c'est beau tout simplement beau. Si Stephen Curry et Ashleigh Cummings sont très convaincants, c’est Emma Booth qui vaut le détour, sa performance est plus que parfaite si cette expression existe. La psychologie est très bien exploité, sans en dire plus sur les personnages et grâce au talent des acteurs, on cerne leurs personnalité, leurs passés, et donc leurs actes.
La musique se divise en deux, celle angoissante qui installe une tension tout du long et les autres, qui sont parfaitement utilisé dans les scènes. Par exemple, la chanson nights in white satin des Moody Blues apparaît au cours d'une scène toujours aussi bien orchestré mais elle donne encore plus de sens à tout le reste, les paroles qui défilent dans les oreilles du spectateur, celui-là même qui voit l'amour entre ces deux personnages psychopathes et la détresse de la fille enlevé, tout cela permet une scène d'anthologie où la position de chaque note de musique donne de l'effet à la scène, elle la rend belle dans sa cruauté et sa violence, voilà une parfaite utilisation de musique, ou plutôt de bonne musique. Dans chaque scènes, c'est le même travail qui est effectué, et qui permet d'avoir des scènes toujours plus forte et intense.

Conclusion : Plus violent psychologiquement que physiquement, Love Hunters est aussi dérangeant que glaçant, aussi sombre qu’haletant, aussi réussi qu'abouti.

sdtheking
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le 10 nov. 2017

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