Love It Was Not
Love It Was Not

Documentaire de Maya Sarfaty (2020)

"Les crimes de guerre sont-ils pardonnables ? Un amour interdit est-il tolérable au sein d’un camp de concentration ? Love It Was Not joue constamment sur l’ambivalence entre le bien et le mal, en brossant le portrait d’un geôlier au cœur sensible et d’une jeune femme, qui use de sa captivité pour rester à l’abri des horreurs autour d’elle. Maya Sarfaty en appelle aux souvenirs que cette liaison a engendrés pour aboutir à un documentaire surprenamment bien ficelé, sorte de relecture de La Vie Est Belle de Roberto Benigni."

"Tout commence par une illustration très simple. On découvre la photo d’une jeune fille souriante, en pyjama rayé avec un foulard autour de sa taille. Impossible de la croire aussi rayonnante sachant qu’il existe beaucoup de souffrances en arrière-plan. Pourtant, sa grande vitalité est authentique. Sa bonne humeur va de pair avec celui du photographe, Franz, qui finit par vivre à travers elle une obsession, une porte de sortie mentale alors qu’il incarne le cerbère des lieux. Steven Spielberg en avait brièvement fait le portrait dans La Liste de Schindler, où un industriel allemand reconnaissait de la vie et de l’humanité au milieu de juifs réduits à des chiffres. La vie n’est pas une valeur marchande et le regard de Franz vers Helena en est révélateur. Ils s’aimaient, au risque de déclencher un cataclysme considérable pour l’entourage d’Helena."

"Si Shoah de Claude Lanzmann n’épargne aucun des actes immoraux, sèchement décrits avec un traumatisme encore vif, Maya Sarfaty opte pour une approche en nuances, avec une histoire hors du commun. Elle en tire également une forte tension dramatique grâce au photomontage mis en place, relevant alors de la fiction. Paul Gallister n’a plus qu’à revêtir les images de sa composition pour entretenir la mélancolie qui les traverse. Cette affaire est pourtant classée, mais le dossier n’a pas été refermé pour autant. Franz Wunsch est-il pour autant un « juste parmi les nations » ? Love It Was Not conclut cette problématique avec beaucoup de recul et d’humilité, sans oublier de rendre hommage à ceux qui ne sont plus présents pour témoigner."

Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.

Cinememories
7
Écrit par

Créée

le 10 oct. 2023

Critique lue 32 fois

Cinememories

Écrit par

Critique lue 32 fois

Du même critique

Buzz l'Éclair
Cinememories
3

Vers l’ennui et pas plus loin

Un ranger de l’espace montre le bout de ses ailes et ce n’est pourtant pas un jouet. Ce sera d’ailleurs le premier message en ouverture, comme pour éviter toute confusion chez le spectateur,...

le 19 juin 2022

22 j'aime

4

Solo - A Star Wars Story
Cinememories
6

Shot First !

Avec une production et une réalisation bousculée par la grande firme que l’on ne citera plus, le second spin-off de la saga Star Wars peut encore espérer mieux. Cela ne veut pas dire pour autant que...

le 23 mai 2018

19 j'aime

2